Thèse soutenue

Médiation sensible : des dispositifs d'expression tangibles pour s'approprier et comprendre l'objet smartphone
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Auteur / Autrice : Rose Dumesny
Direction : Stéphane Vial
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de l'information et de la communication, spécialité Design
Date : Soutenance le 06/12/2019
Etablissement(s) : Nîmes
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Risques et Société (Nîmes)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : PROJEKT (Nîmes) - Projekt
Jury : Président / Présidente : Annie Gentès
Examinateurs / Examinatrices : Stéphane Vial, Tomas Dorta, Marie-Julie Catoir-Brisson, Samuel Huron, Catherine Ramus, Nicolas Nova
Rapporteurs / Rapporteuses : Annie Gentès, Tomas Dorta

Résumé

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La montée en complexité des objets numériques tels que les smartphones les rend de plus en plus opaques. L’étude de l’écosystème numérique nécessite d’analyser les objets qui le composent, l’organisent et le structurent. Ouvrir ces objets “boîtes noires”, les déconstruire, les “désopacifier”, est un moyen indispensable de mieux les comprendre. Il s’agit de lever le voile, de rendre visible et intelligible l’écosystème qui sous-tend le fonctionnement des objets numériques, inaccessible et opaque au plus grand nombre. L’objectif de la thèse est d’identifier les effets d’une médiation sensible au numérique, qui s’appuie sur des dispositifs tangibles conçus selon les principes du design ludique et des “cultural probes”. Par “médiation sensible au numérique”, on entend une médiation des savoirs du numérique qui opère par l’intermédiaire de dispositifs tangibles. Pour ce faire, deux expérimentations conçues et mises en œuvre dans le cadre de la thèse sont étudiées. La première est intitulée “Datapics” et se fonde sur un dispositif permettant d’animer des ateliers de manipulation de formes et de matières autour de la représentation subjective du smartphone. La seconde s’intitule “BlackOut” et repose sur un dispositif permettant de matérialiser et manipuler les capteurs embarqués dans les smartphones. Dans les deux expérimentations, les dispositifs de médiation tangible montrent l’intérieur de la “boîte noire” par décomposition des smartphones en fonctions/matières (Datapics) ou en capteurs/modules (BlackOut). La thèse montre qu’à travers les ateliers de manipulation de ces dispositifs tangibles, il se produit une médiation sensible au numérique qui possède deux effets : un effet d’appropriation et un effet de compréhension. L’expérience des ateliers contribue ainsi à modifier les représentations des participants et à “désopacifier” le smartphone. Menée dans un milieu industriel, cette thèse montre qu’il est possible d’humaniser les technologies numériques les plus avancées dans un contexte de complexification et d’opacité croissantes.