Thèse soutenue

Developpement d'un vaccin peptidique multi-epitope contre les leishmanioses humaines

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Auteur / Autrice : Joana Da Silva Pissarra
Direction : Jean-Loup Lemesre
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biologie Santé
Date : Soutenance le 26/06/2019
Etablissement(s) : Montpellier
Ecole(s) doctorale(s) : Sciences Chimiques et Biologiques pour la Santé (Montpellier ; Ecole Doctorale ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : UMR Intertryp (Montpellier)
Jury : Président / Présidente : Bernard Maillère
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Loup Lemesre, Claude Leclerc, Sylviane Pied, Nicolas Blanchard, Rachel Bras Gonçalves, Philippe Holzmuller
Rapporteurs / Rapporteuses : Claude Leclerc, Sylviane Pied

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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La leishmaniose est une maladie tropicale négligée à transmission vectorielle qui est endémique dans 98 pays dont les plus pauvres. Vingt espèces de Leishmania sont capables d’établir une infection intracellulaire au sein des macrophages humains, provoquant différentes manifestations cliniques. Le développement d'un vaccin contre les leishmanioses est étayé par des preuves d'immunité naturelle contre l'infection, induite par une réponse à médiation cellulaire de type Th1 dominante associée à la production d'IFN-γ, d'IL-2 et de TNF-α par des cellules T polyfonctionnelles TCD4+ et TCD8+, conduisant à l'activation classique des macrophages entrainant la destruction des parasites. Induire une protection robuste et durable et déterminer les épitopes immunodominants responsables de la protection naturelle représente un véritable défi.Les protéines sécrétées sont des facteurs de virulence jouant un rôle important dans le cycle de vie des leishmanies et sont capables d’induire une protection durable chez le chien, un bon modèle pour l’infection humaine. Notre objectif est de développer, à partir du sécrétome de Leishmania, un vaccin de seconde génération reproductible et facile à produire à bas prix dans les zones d’endémie, avec des rendements de production rendant possible son utilisation à grande échelle.Les sécrétomes des six espèces les plus pathogènes de leishmanie (plus L. tarentolae) ont été analysés et comparées par spectrométrie de masse. Les antigènes candidats ont été recherchés dans l'ensemble des données disponibles (analyses protéomiques, littérature…). 52 antigènes candidats vaccin ont ainsi été sélectionnés, dont 28 avaient déjà été décrits et 24 sont nouveaux et découverts grâce à une approche de vaccinologie réverse.Une analyse de la prédiction de liaison des épitopes in silico HLA-I et –II a été réalisée sur tous les antigènes candidats vaccin, prenant ainsi en compte le polymorphisme HLA de la population mondiale. Pour sélectionner les meilleurs épitopes parmi des milliers d’épitopes potentiels, un script R automatisé a été développé en interne, selon des critères rationnels stricts. Ainsi, 50 épitopes de classe I et 24 épitopes de classe II ont été sélectionnés et synthétisés sous forme de peptides individuels. Des essais de toxicité in vitro ont montré l’absence de toxicité cellulaire de ces peptides.Les individus guéris par chimiothérapie généralement développent des réponses immunitaires protectrices à Leishmania. Des tests de stimulation des PBMC ont donc été réalisés avec des échantillons biologiques provenant de donneurs guéris de Tunisie et la production d'IFN-γ a été évaluée par ELISpot. De plus, il était important d'inclure dans l'étape de validation expérimentale des peptides des échantillons provenant d’individus naïfs, population cible à vacciner avec un vaccin prophylactique. Les résultats montrent que des peptides spécifiques de Leishmania induisent avec succès la production d'IFN-γ par les PBMC totaux provenant de donneurs guéris et par les lymphocytes T spécifiques amplifiés à partir du répertoire naïf.Globalement, la validation expérimentale des peptides réalisée exclusivement sur des échantillons humains nous fournira une base préclinique très solide pour développer un vaccin efficace capable de protéger les populations touchées par ces maladies. Elle constituera un moyen sûr et rentable de mieux sélectionner les candidats retenus pour le vaccin et d'éliminer ceux qui présentent un risque d'échec élevé au tout début du processus de développement du vaccin.Grâce à la combinaison de l'analyse protéomique et d'outils in silico, des candidats peptidiques prometteurs ont été rapidement identifiés pour le développement d'un vaccin. Le « pipeline » de développement préclinique du vaccin proposé fournit une sélection rapide de peptides immunogènes, offrant une approche puissante pour accélérer le déploiement d'un vaccin pan-spécifique efficace contre les leishmanioses.