Thèse soutenue

Estimation automatisée sur vidéos de la biodiversité et de l’abondance des poissons coralliens

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Auteur / Autrice : Sébastien Villon
Direction : David MouillotMarc Chaumont
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Ecologie des communautés
Date : Soutenance le 25/11/2019
Etablissement(s) : Montpellier
Ecole(s) doctorale(s) : GAIA (Montpellier ; École Doctorale ; 2015-...)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Unité Mixte de Recherche CNRS-IFREMER-IRD-UM 9190 MARBEC Marine Biodiversity, Exploitation and Conservation Université de Montpellier
Jury : Président / Présidente : Daniel Barthélémy
Examinateurs / Examinatrices : David Mouillot, Marc Chaumont, Daniel Barthélémy, José Antonio Garcia-Charton, Sébastien Lefèvre, Diane Lingrand, Ronan Fablet
Rapporteurs / Rapporteuses : José Antonio Garcia-Charton, Sébastien Lefèvre

Résumé

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Les récifs coralliens soutiennent une forte biodiversité en poissons (environ 7000 espèces) qui est la source de plusieurs services écosystémiques comme l’apport en protéines via la pêche, la régulation des flux de matière mais aussi le support d’activités récréatives comme la plongée. Cependant, ces poissons subissent des pressions croissantes comme la surexploitation par la pêche et la destruction du corail par réchauffement climatique. Dans ce contexte, un des enjeux majeurs de l’écologie marine est d’estimer précisément la biodiversité, l’abondance et la biomasse de ces poissons récifaux et ce, avec une fréquence temporelle permettant de détecter les modifications liées aux changements environne-mentaux, aux pressions anthropiques et aux stratégies de gestion (e.g. réserves marines). Jusqu’à récemment, le recensement des poissons récifaux s’effectuait principalement en plongée au cours desquelles l’observateur identifiait toutes les espèces visibles et estimait leurs abondances (nombre d’individus). Ce protocole induit des limites comme la durée et la profondeur des plongées ainsi que des erreurs ou des biais liés à l’expérience du plongeur qui ne sont pas quantifiables ou corrigibles a posteriori. Face à ces limitations, les récents développements technologiques dans la prise de vidéos sous-marines en haute définition à moindre coût offrent des protocoles beaucoup moins contraignants. Cependant, il n’existe à l’heure actuelle aucun moyen rapide et fiable d’analyser ces quantités de données ce qui empêche l’essor de ces suivis vidéos à grande échelle. Au cours de cette thèse, nous avons mis en place des algorithmes d’identification et de localisation automatiques de poissons dans des vidéos sous-marines. L’ensemble du processus fut abordé, depuis les campagnes terrain permettant de récolter les vidéos à l’annotation de ces données afin de les rendre exploitables par des algorithmes d’apprentissage profond (ou Deep Learning), à la conception des modèles, au test de ces modèles et au traitement des sorties des différents modèles. Nous avons ainsi récolté plus de 380.000 images appartenant à plus de 300 espèces de poissons récifaux. Nous avons développé des méthodes d’identification précises (94% de bonnes classifications) pour 20 espèces parmi les plus présentes sur les récifs coralliens autour de Mayotte, ainsi que des méthodes de post-traitement permettant de détecter et de supprimer les erreurs commises par le modèle (diminuant ainsi le taux d’erreur jusqu’à 2%). Nous avons aussi développé un algorithme de détection permettant de localiser plus de 84% des individus présents à l’image sur une vidéo.