Thèse soutenue

Spinoza et les historiens latins. L'usage des histoires, citations et exemples dans la philosophie politique spinozienne

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Auteur / Autrice : Marta Libertà De Bastiani
Direction : Pierre-François MoreauDomenico Ferraro
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 20/06/2019
Etablissement(s) : Lyon en cotutelle avec Università degli studi Roma Tre
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de philosophie (Lyon ; Grenoble ; 2007-....)
Partenaire(s) de recherche : établissement opérateur d'inscription : École normale supérieure de Lyon (2010-...)
Laboratoire : Institut d'Histoire des Représentations et des Idées dans les Modernités (Lyon ; 2016-....)
Jury : Président / Présidente : Francesco Piro
Examinateurs / Examinatrices : Pierre-François Moreau, Francesco Piro, Chantal Jaquet, Lorenzo Vinciguerra, Francesco Cerrato, Vittorio Morfino
Rapporteurs / Rapporteuses : Chantal Jaquet, Lorenzo Vinciguerra

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Dans la lettre 56 Spinoza ne reconnait pas l’autorité des anciens, incitant son interlocuteur à raisonner par soi-même, ne suivant que sa raison. Toutefois, face à cette prise de position radicale, Spinoza cite, fait référence et propose des exemples, dont la plupart sont extraits des historiens latins; il semble prendre au sérieux les mots de Tacite, Quinte-Curce, Salluste, etc. et les récits dont ils sont auteurs, jusqu’au point d’affirmer, dans le TP, que «personne qui connait les Histoires» – soit l’oeuvre de Tacite – «peut ignorer» la justesse de son argumentation. Dans le cadre de cette thèse, je m’interroge sur cette – apparente – contradiction. Á travers un parcours qui s’articule en quatre sections, j’intende démontrer quel est l’usage que Spinoza fait de ses sources et à quelle fonction elles répondent dans l’architecture de sa philosophie politique. Chaque section est consacrée à un aspect de ce rapport: la première, à la formation latine de Spinoza, au contexte culturel où il s’inscrit, et au système de citation à l’âge classique. Dans la deuxième, je montre qu’il y avait une courante politique philo-monarchique, le Tacitisme, dont les écrits étaient composés principalement de citations des historiens latins; Spinoza se confronte avec le Tacitisme, donnant aux mots des anciens – comme j’explique dans la troisième partie – un sens complètement differente. Le rôle des citations ne se réduit pas, néanmoins, à la fonction polémique. En revanche, les citations, les références et les exemples remplissent quatre fonctions: rhétorique, argumentative, polémique et anthropologique, cette dernière indiquant que les mots et les récits des historiens font partie intégrante de sa philosophie politique. Enfin, la quatrième section détermine les rôles que les récits et les histoires jouent dans une philosophie politique qui prétende être, en même temps, scientifique et pragmatique.