Thèse soutenue

Urbanisme et topographie urbaine dans les provinces romaines de l'Épire et la Macédoine : les théâtres : les théâtres et les villes en Épire et Grèce septentrionale

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Auteur / Autrice : Ludovica Xavier de silva
Direction : Jean-Luc LamboleyAlessandro M. Jaia
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Mondes Anciens
Date : Soutenance le 14/11/2019
Etablissement(s) : Lyon en cotutelle avec Università degli studi La Sapienza (Rome)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences sociales (Lyon)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Histoire et Sources des Mondes Antiques (Lyon ; 2003-....)
établissement opérateur d'inscriptions : Université Lumière (Lyon ; 1969-....)
Laboratoire : Histoire et Sources des Mondes antiques / HiSoMA
Jury : Président / Présidente : Grazia Semeraro
Rapporteurs / Rapporteuses : Patrizia Basso, Roberto Perna, Andrea Raffaele Ghiotto

Résumé

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Le théâtre a été autant pour les Grecs que pour les Romains un élément fondamental de l’idée même de la ville et avec elle de l’être citoyen.Comme de nombreux chercheurs le démontrent aujourd’hui, étudier les théâtres apporte de nombreux éléments de réflexion et de nombreux indices quant à la façon dont les communautés se percevaient elles, les réseaux culturels auxquels elles appartiennent ou avec lesquelles elles partagent des caractéristiques, dans quelle mesure elles ont influencé ou étés influencés par d’autres cultures.Compte tenu de leur rôle idéologique, les théâtres semblent représenter un instrument herméneutique valide pour comprendre la culture architecturale d’un territoire tout comme sa politique ou l’évolution sociale des communautés qui y vivent. Ainsi il semble approprié d’avoir recours à cette approche dans le cadre de l’étude d’une région dont l’évolution politique et urbanistique prête encore à débat comme le territoire qui corresponde à l’Illyrie méridionale et à l’Épire.L’objet principal de l’oeuvre était de relire les données publiées relatives aux théâtres examinés en vue d’une étude du territoire dans son ensemble, tant du point de vue historique que culturel ou encore architectural-urbanistique, mais aussi dans une perspective diachronique et également géographique et prenant en compte, en dernière instance, les études les plus récentes tant sur le territoire que sur des aspects plus généraux liés à l'histoire, les institutions, le culte, l'architecture, les bâtiments de théâtre en général, l'urbanisme et la topographie. Cette approche a en fait contribué à la formulation de mises à jour, de clarifications, d'évaluations et d'interprétations à la fois au sein de chaque bâtiment et dans la vue d'ensemble plus générale du territoire et de son encadrement dans un contexte méditerranéen.Une base de données a donc été élaboré pour accueillir les informations essentielles de chaque bâtiment selon des critères homogènes et communs.Par ailleurs, il convient de noter que cette base de données a été conçue, avant tout comme un moyen de gestion de grandes quantités de données mais, encore pluscomme un outil normatif pour la systématisation de celles-ci en relation aux bâtiments de type théâtral.La révision des données publiées relatives aux bâtiments théâtraux de l'Illyrie méridionale et de l'Épire, leur systématisation selon un modèle commun et la relecture ou la clarification de certains éléments critiques, a permis de faire émerger quelques considérations générales et propositions de lecture des dynamiques de peuplement, de monumentalisation et de développement culturel qui ont caractérisé le territoire.Il a finalement été conclu que la ville et le théâtre ne peuvent pas être séparés, dans la région illyrienne-épirote, de la formation d’une monarchie hellénistique qui, du moins au début, réussit à donner une impression significative à l’image de la région elle-même. La constitution même de la monarchie Aeacide, presque « contractuelle », en rapport aux différentes koina qui conservaient une large autonomie administrative, devait prévoir une présence régulière du souverain dans les centres-villes les plus importantes. La monumentalisation presque « processionnelle » de nombreux centres urbains, tels que Byllis, Kassope ou Phoenicè peut, à juste titre, être mise en relation directe avec la naissance et la formation du Grand Épire de Pyrrhus. Il est donc possible d'identifier, à ce moment historique, la formation d'une conscience politique pleinement méditerranéenne qui est largement exprimée dans les événements culturels, urbains et architecturaux.Bien que le modèle de gestion territoriale basé sur la polis ait du mal à s'affirmer dans la région l'héritage de l'âge pyrrhique peut être retracé dans une conscience culturelle et politique exprimée par les méthodes traditionnelles et appropriées de l'hellénisme, une langue qui sera également adoptée par Rome dans son imposition sur la scène méditerranéenne.