Thèse soutenue

Réponse des groupes microbiens impliques dans la dynamique de l'azote du sol aux facteurs du changement global et aux incendies

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Auteur / Autrice : Yujie Shi
Direction : Xavier Le RouxChunsheng Mu
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Écologie microbienne
Date : Soutenance le 26/11/2019
Etablissement(s) : Lyon en cotutelle avec Université Normale du Nord-Est (Changchun, Chine)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Evolution Ecosystèmes Microbiologie Modélisation
Partenaire(s) de recherche : établissement opérateur d'inscription : Université Claude Bernard (Lyon ; 1971-....)
Laboratoire : Écologie Microbienne Lyon
Jury : Président / Présidente : Aizhen Liang
Examinateurs / Examinatrices : Xavier Le Roux, Chunsheng Mu, Yajun Chen, Yingzhi Gao, Daniel Prat
Rapporteurs / Rapporteuses : Aizhen Liang, Edith Bai

Résumé

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L’impact de l’homme sur l’environnement mondial et sur la diversité et le fonctionnement des écosystèmes terrestres fait l’objet d’une attention croissante. De nombreuses études ont évalué les effets de facteurs du changement global tels sur les processus de cycle de l'azote du sol dans les prairies. Cependant, ces études n'ont pas pris en compte le fait que la modification du régime de précipitations avait également une influence sur le régime de dépôt d'azote. En outre, la réponse du cycle de l'azote dans les sols des prairies à de multiples facteurs du changement global agissant ensemble et parfois en même temps que des perturbations telles que les incendies, doit encore être étudiée. Cela limite fortement notre capacité à comprendre et à prévoir les effets du changement global sur les prairies. Dans ce travail de doctorat, deux expériences ont été menées: (i) une expérience en mésocosme pour évaluer les effets combinés d'une augmentation des dépôts d'azote et de changements dans la quantité et la fréquence des précipitations sur le cycle de l'azote édaphique dans une prairie semi-aride; (ii) une expérience in situ pour évaluer les effets combinés de l'augmentation de la concentration en CO2, du réchauffement, d’une modification des précipitations, du dépôt d'azote et d’un feu sur le cycle de l'azote du sol dans une prairie méditerranéenne. Cela permet d'étudier les effets de la combinaison de plusieurs facteurs de changement global (et d’une perturbation feu) sur l'abondance des communautés microbiennes du cycle de l'azote.Les groupes microbiens étudiés étaient les bactéries et les archées oxydant l'ammoniac (AOB et AOA, respectivement), les réducteurs de nitrite porteuses des gènes nirK ou nirS, et les réducteurs de N2O porteurs des gènes nosZI- et nosZII, plus les bactéries oxydant le nitrite du genre Nitrobacter et Nitrospira pour la prairie méditerranéenne. Les principaux résultats et conclusions sont les suivants: 1) Les réactions des différents groupes de (dé)nitrifiants aux scénarios de changement global différaient fortement quel que soit le type de prairie. Les AOB étaient principalement dépendant de la disponibilité en azote En revanche, dans les deux prairies, les AOA étaient plus sensibles à la dynamique de l'eau du sol que la dynamique de l'azote. L'abondance des Nitrobacter étaient principalement affectée par les facteurs de changement global affectant l'abondance de l'AOB, tandis que l'abondance des Nitrospira était davantage liée aux changements d'abondance des AOA dans la prairie méditerranéenne. 2)Dans la prairie californienne où deux dépôts d'azote élevés avaient lieu chaque année, l'effet de l'azote dominait les effets du changement global. En revanche, dans la prairie chinoise, les dépôts d’azote simulés par des apports chroniques couplés aux événements de précipitation n’augmentaient pas l’abondance des dénitrifiants et ne faisaient que légèrement augmenter les émissions de N2O. 3) Pour les deux prairies, l'interaction entre les facteurs du changement global sur le cycle de l'azote du sol ne pouvait pas être prédite simplement en étudiant les effets d'un ou de deux facteurs. Ces effets interactifs ont pu être expliqués par des effets sur des variables environnementales clés telles que l'humidité du sol, la disponibilité de l'azote minéral, le pH et la croissance des racines. Ces résultats démontrent qu'il est impossible de prédire comment les (dé)nitrifiants et la (dé)nitrification répondent aux scénarios de changement global impliquant de multiples facteurs uniquement à partir de la connaissance d'effets de facteurs étudiés isolément. Cela nécessite donc des études plus approfondies dans le domaine de la biologie des changements globaux. La modélisation et l'évaluation de la généralité de ces effets d'interaction complexes constituent donc une priorité majeure pour les chercheurs qui veulent prédir les réponses du cycle de l'azote dans le sol au changement global et les rétroactions sur le climat.