Thèse soutenue

Alternatives aux "îlots humains natifs" pour la recherche in vitro et in vivo : les pseudo-îlots et les cellules endocrines pancréatiques provenant de cellules souches pluripotentes - le rôle de la progerine dans la différenciation et la maturation

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Alix Vaissié
Direction : Julie Kerr-Conte
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biologie cellulaire
Date : Soutenance le 17/12/2019
Etablissement(s) : Université de Lille (2018-2021)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Biologie-Santé (Lille)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Récepteurs nucléaires, maladies cardiovasculaires et diabète (Lille) - Récepteurs nucléaires, maladies cardiovasculaires et diabète - U 1011

Résumé

FR  |  
EN

Introduction : L'utilisation des îlots humains de Langerhans est la référence pour la recherche, tant physiologique que pour le développement de nouvelles molécules thérapeutiques pour le traitement du diabète de type 2. La demande d'îlots de Langerhans humains pour des projets de recherche est en constante augmentation, cependant, la disponibilité est limitée et les différentes préparations d'îlots de Langerhans révèlent une grande variabilité entre elles.Objectifs : L'objectif principal de cette thèse était de proposer une alternative aux îlots de Langerhans humains natifs qui permettrait d’obtenir des îlots pancréatiques homogènes et en quantité abondante pour les projets de recherche.Pour ce faire, nous avions deux objectifs principaux : 1) la production de pseudo-îlots de diamètre contrôlé à partir de pancréas humain, et l'évaluation de leur fonction in vitro et in vivo par rapport à leurs équivalents îlots natifs ; 2) l'optimisation de la production de cellules endocrines pancréatiques à partir de différentes lignées de cellules souches pluripotentes et l'évaluation des effets de la progérine sur la différenciation et la maturation des cellules produites. Les cellules souches pluripotentes utilisées provenaient de donneurs sains (H1, WiCell) et de patients atteints de Progeria (HGPS, iStem).Matériel et méthodes : Les pseudo-îlots ont été formés dans un milieu d'îlots clinique (CMRL 1066 albumine humaine, insuline) pendant 7 jours en utilisant les Sphericalplate 5D (Kulgelmeiers) et comparés aux îlots natifs J1 (jour 1) et J7 (jour 7) du même donneur.La différenciation des cellules souches pluripotentes (cellules iPS DF19.9, H1 et iPS HGPS) a été optimisée par différents protocoles : le protocole Rezania, le SD Kit (StemCell Technologies) et le protocole Nostro. L'expression des gènes de maturation in vitro entre différentes lignées cellulaires a été évaluée par qPCR. L'expression des protéines a été évaluée par immunofluorescence et par cytométrie en flux (plateforme EGID).Pour la maturation in vivo, après la transplantation sous la capsule rénale de souris immunodéficientes, des mesures de glycémie et de c-peptide humain ont été effectuées, ainsi que des tests métaboliques comme l'ipGTT.12Résultats : Les pseudo-îlots (n=4) générés ont sécrété significativement moins d'insuline in vitro que les îlots natifs à J1 mais sans différence significative avec les îlots natifs à J7. Dans les deux groupes à J7, on a observé une diminution significative de l'insuline intracellulaire comparativement aux îlots natifs à J1. In vivo, les îlots natifs à J1 sécrètent significativement plus de c-peptide humain que les îlots natifs à J7, alors que la différence n'est pas significative entre les îlots natifs à J1 et les pseudo-îlots à J7. De plus, l'analyse morphométrique des greffons a révélé que les pseudo-îlots ont tendance à avoir plus de cellules glucagon-positives que les deux autres groupes.L'optimisation de la différenciation des cellules souches pluripotentes a permis d'obtenir plus de 95% d'endoderme pour les cellules H1 et 80% pour les cellules iPS HGPS. Pour les deux lignées, nous avons généré 95 % de progéniteurs pancréatiques. La comparaison des gènes de maturation a révélé que la progérine conduisait à une légère augmentation de la maturation cellulaire dans le groupe iPS HGPS par rapport aux cellules H1. Des marqueurs liés à l'âge (53BP1, IGF1r et yH2AX) ont été validés dans un pancréas provenant d'un donneur âgé et un insulinome. Cependant, aucune différence de la fonctionnalité in vivo n’a été observée. Six mois post transplantation, nous avons identifié yH2AX dans des cellules endocrines et non endocrine des greffons H1 alors que dans les greffons HGPS, nous l’avons observé dans une plus vaste proportion de cellules présentant différentes formes de noyaux [...]