Thèse soutenue

Les premiers stades de vie des poissons dans le SO de Madagascar : éléments pour une meilleure connaissance de la biodiversité et une meilleure gestion des ressources exploitées

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Auteur / Autrice : Henitsoa Jaonalison
Direction : Dominique PontonJamal Mahafina
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biologie des populations
Date : Soutenance le 28/11/2019
Etablissement(s) : La Réunion en cotutelle avec Institut halieutique et des sciences marines (Tuléar, Madagascar)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences, Technologies et Santé (Saint-Denis, La Réunion)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Écologie marine tropicale des océans Pacifique et Indien (Réunion)
Jury : Président / Présidente : Théodore Razakamanana
Examinateurs / Examinatrices : Bruno Frédérich, Laure Carassou, Christian Ralijaona
Rapporteurs / Rapporteuses : Eulalie Ranaivoson Rambeloarisoa

Résumé

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Les écosystèmes marins qui fournissent de multiples services écosystémiques indispensables au bien-être de l’humanité sont actuellement menacés par la surexploitation des ressources et l’utilisation d’engins destructifs. Ceci conduit à une perte à l’échelle globale de 20% des mangroves, 19% des récifs coralliens et 110 km2 par an des herbiers. Les habitats côtiers qui soutiennent jusqu’à 20% de la production globale de la pêche sont les plus touchés, notamment dans les pays les moins avancés comme Madagascar. Dans ce pays, 87% des écosystèmes récifaux sont menacés, notamment dans le sud-ouest où les petits pêcheurs utilisent des engins prohibés capturant les juvéniles. Une meilleure connaissance de l’écologie des jeunes poissons est donc un point clé pour la mise en place des mesures de gestion efficaces et robustes. D’où l’objet de ce présent travail centré sur les jeunes stades de développement des poissons, identifiés en utilisant le barcoding ADN. Les identifications à l’espèce ont permis de prédire l’approvisionnement en post-larves et de découvrir la variabilité du recrutement en juvéniles qui semble liée à l’altération des apports en post-larves. Au total, 387 espèces ont été observées avec 9 nouvelles espèces pour Madagascar. L’intérêt et les limites du barcoding ADN sont largement discutés (chapitre 1). L’approvisionnement en post-larves a été mieux prédit par les conditions océaniques obtenues par télédétection avec une précision de 60% pour la richesse et 50% pour l’abondance. Pourtant, la performance des modèles pour prédire l’abondance semble influencée par les caractéristiques des masses d'eau qui sont différentes entre les deux sites, tandis que la performance pour prédire la richesse parait similaire entre ces deux sites (chapitre 2). Les conditions océaniques obtenues par télédétection expliquent mieux les assemblages de post-larves. Pourtant, ces conditions océaniques structurent davantage les assemblages de post-larves dans les masses d'eau présentant des caractéristiques d’eaux côtières que ceux dans les eaux présentant des caractéristiques océaniques (chapitre 3). La période de recrutement et les assemblages de juvéniles diffèrent entre les années. Ces variabilités interannuelles ont été aussi observées dans l’approvisionnement en post-larves qui semble conditionné par les variations des conditions océaniques. Ce qui suggère que les altérations des apports en post-larves influencent la distribution temporelle des juvéniles (chapitre 4). Le cas du recrutement des juvéniles de Siganidae, qui semble être fortement en lien avec les apports en post-larves, est développé dans la discussion générale. De même, la localisation des zones de nourriceries a permis de proposer des mesures de gestion tenant compte du contexte local qui sont aussi discutées.