Thèse soutenue

Une approche de modélisation pour diagnostiquer les impacts des changements globaux sur l'hydrologie, les sédiments en suspension et le carbone organique dans un bassin tropical asiatique : cas du fleuve Rouge (Chine et Vietnam)

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Auteur / Autrice : Xi Wei
Direction : Sabine Simeoni-Sauvage
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Surfaces Interfaces Continentales Hydrologie
Date : Soutenance le 02/12/2019
Etablissement(s) : Toulouse, INPT
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l’univers, de l’environnement et de l’espace (Toulouse)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Écologie fonctionnelle et environnement (Toulouse ; 2007-2023)
Jury : Président / Présidente : Sylvain Ouillon
Examinateurs / Examinatrices : Sabine Simeoni-Sauvage, José Miguel Sanchez-Pérez, Henrique Llacer Roig, Didier Orange
Rapporteurs / Rapporteuses : Aldo Sottolichio, Xi Xi Lu

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Les bassins fluviaux asiatiques sont un important contributeur de matières en suspension et de carbone organique vers les océans. Cependant, ces bassins sont soumis à la variabilité climatique et aux activités humaines, modifiant le transport et le devenir de l'eau et des matières associées dans les fleuves, ainsi que les processus biochimiques côtiers. Le Fleuve Rouge est un bassin fluvial représentatif des fleuves asiatiques et joue un rôle important dans l'économie et l'agriculture en Chine et au Vietnam. Cependant, le manque de partage de données entre les pays et la difficulté des observations et des échantillonnages in situ rendent l’étude difficile pour l’ensemble du bassin, à la fois spatialement et temporellement. Afin de surmonter ces problèmes et de mieux comprendre la dynamique de transfert des ressources en eau et des matières et proposer des outils aux gestionnaires de l’eau, une utilisation interactive des mesures in situ, des observations de télédétection et des modélisations numériques est nécessaire. Ce travail propose de simuler la dynamique de transfert de l'eau, des sédiments en suspension (SS) et du carbone organique à l'échelle journalière dans le Fleuve Rouge, pour comprendre et quantifier leurs réponses aux impacts de la variabilité climatique et de la construction de barrages. Le modèle hydro-agroenvironnemental à base physique SWAT, combinant les données de télédétection pour les variables climatiques, a été appliqué dans cette étude pour simuler les débits et les sédiments en suspension. Six barrages (dont quatre mis en service depuis 2008) ont été implémentés. Le modèle a été calibré sur la base des données de débit observées (Q) et de concentration de matières en suspension (CSC) de 2000 à 2013 au niveau de cinq stations de mesure à un pas de temps journalier. Un scénario simulant les impacts de la variabilité climatique et des barrages sur Q et SS a été simulé. Les concentrations et les flux de carbone organique pour ces mêmes conditions, ont été calibrés puis simulés via le même scénario afin de quantifier séparément les impacts de la variabilité climatique et des barrages sur le transfert de COD et de COP. Cette étude a mis en évidence les impacts importants des barrages sur les flux de sédiments (-80%) et sur le carbone organique (COP, -85%; COD, -13%) ainsi que les impacts de la variabilité climatique sur Q (-9%). Sans barrages, le bassin du Fleuve Rouge aurait un flux spécifique élevé en matières en suspension (779 t km-² an-1) par rapport aux autres bassins asiatiques, bien que son exportation en flux soit faible en comparaison. L'érosion du sol due aux précipitations, à la pente et aux pratiques agricoles dans la zone centrale du bassin est le principal facteur contribuant au flux spécifique. Les flux spécifiques en COD (1.62 t km² an-1) et en COP (2.96 t km² an-1) du bassin du Fleuve Rouge sont plus de deux fois supérieurs à ceux des autres bassins asiatiques. Le contenu en carbone organique des sols, l’érosion et le lessivage sont les facteurs les plus influents. Le pourcentage de POC dans le Carbonne Organique Total (COT) a diminué de 86% à 74% jusqu'en 2007 puis à 47% après les nouveaux barrages. La construction de barrages a aussi modifié le rapport COP / COT. De simples relations entre la moyenne mensuelle Q et SF ont été établies dans cette étude pour estimer la SF à la sortie des affluents et du Fleuve Rouge, ce qui permet aux parties prenantes d’estimer la SF mensuelle sans utiliser le modèle SWAT. Les futures études sur le transfert d'autres éléments nutritifs et contaminants ainsi que l’impact des changements globaux peuvent être poursuivies sur la base de ce projet de modélisation.