Auteur / Autrice : | Ladislas Nalborczyk |
Direction : | Hélène Loevenbruck, Ernst Koster, Marcela Perrone-Bertolotti |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences cognitives, psychologie et neurocognition |
Date : | Soutenance le 18/10/2019 |
Etablissement(s) : | Université Grenoble Alpes (ComUE) en cotutelle avec Universiteit Gent |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale ingénierie pour la santé, la cognition, l'environnement (Grenoble ; 1995-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire de psychologie et neurocognition (Grenoble ; Chambery ; 1996?-....) - Universiteit Gent |
Jury : | Président / Présidente : Robert J. Hartsuiker |
Examinateurs / Examinatrices : Hélène Loevenbruck, Ernst Koster, Marcela Perrone-Bertolotti, Céline Douilliez, Aymeric Guillot, Benjamin Alderson-Day, Maëva Garnier | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Céline Douilliez, Aymeric Guillot |
Mots clés
Résumé
Les ruminations mentales sont majoritairement exprimées sous forme verbale et il a été proposé de les considérer, par conséquent, comme une forme dysfonctionnelle de parole intérieure (i.e., production mentale de parole). D’autre part, les recherches sur la psychophysiologie de la parole intérieure ont révélé que les processus neuronaux impliqués dans la parole à voix haute et dans la parole intérieure sont similaires. Ces observations sont cohérentes avec l’idée que certaines formes de parole intérieure pourraient être considérées comme une forme de simulation de la parole à voix haute, de la même manière que certaines actions imaginées peuvent être considérées comme le résultat d’une simulation de l’action correspondante (par exemple, marcher et s’imaginer en train de marcher). En d’autres termes, l’hypothèse de la simulation motrice suggère que le système moteur de la parole devrait également être impliqué lors de la production de parole intérieure. L’hypothèse corollaire peut être formulée, selon laquelle la production de parole intérieure (et de ruminations) devrait être perturbée par une perturbation du système moteur de la parole. Nous avons mené une série de cinq études visant à sonder le rôle du système moteur de la parole dans les ruminations. Dans l’ensemble, nos résultats soulignent que, bien que la rumination verbale puisse être considérée comme une forme de parole intérieure, elle ne semble pas recruter spécifiquement le système moteur de la parole. Plus précisément, nous soutenons que la rumination peut être considérée comme une forme de parole intérieure particulièrement condensée, qui s’exprimerait sous la forme d’une représentation phonologique, et dont les traits articulatoires ne seraient pas complètements spécifiés. Nous faisons le lien entre ces résultats et l’hypothèse théorique du cadre “habitude-but” de la rumination dépressive et nous discutons de leurs implications pour les théories de la production de parole intérieure.