Thèse soutenue

Une nouvelle voie microbiologique pour la réduction du CO2 : depuis la découverte du biocatalyseur jusqu'au développement du procédé

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Auteur / Autrice : Azariel Ruiz Valencia
Direction : Laurence SoussanDelphine Paolucci-Jeanjean
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Génie des procédés
Date : Soutenance le 12/03/2019
Etablissement(s) : Montpellier, Ecole nationale supérieure de chimie
Ecole(s) doctorale(s) : GAIA (Montpellier ; École Doctorale ; 2015-...)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut Européen des membranes (Montpellier)
Jury : Président / Présidente : Etienne Paul
Examinateurs / Examinatrices : Laurence Soussan, Delphine Paolucci-Jeanjean, Etienne Paul, Alain Bergel, Stéphane Hattou
Rapporteurs / Rapporteuses : Etienne Paul, Alain Bergel

Résumé

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A l'Institut Européen des Membranes, un nouveau procédé microbiologique de réduction du CO2 en formiate a été découvert. Le premier objectif de ces travaux de thèse était de reproduire les essais de réduction du CO2 dans des conditions de référence, avec une nouvelle ampoule de biocatalyseur commandée chez le même fournisseur de souches que pour les essais préliminaires conduits au Laboratoire. Mais, ces tests n'ont pas permis de réitérer les résultats obtenus, c'est-à-dire la production de formiate. Une mutation de la souche a été suspectée et la souche qui avait été conservée lors des tests préliminaires a donc été mise en œuvre. Néanmoins, de nouveaux soucis de reproductibilité ont été mis en évidence. Une analyse biochimique a finalement révélé que la souche supposée être le catalyseur de la réduction du CO2 était en fait en consortium avec d’autres bactéries. En parallèle, une méthode fiable basée sur le marquage au 13C du CO2 et son suivi par RMN a été développée au Laboratoire pour suivre l'assimilation du 13CO2. Les différentes souches ont été isolées et testées séparément pour la réduction du CO2. L'analyse RMN a démontré que la contamination majoritaire, dont la présence était inattendue, est le vrai catalyseur de la réduction du 13CO2 en 13C-formiate.Le 13C-formiate a été ensuite quantifié par une méthode GC-MS mise au point au Laboratoire. Les effets de différents paramètres de réaction sur les performances de réaction ont alors été investigués. Ces essais ont permis notamment de mettre en évidence un système enzymatique intracellulaire qui pourrait catalyser la réduction du CO2 et d'identifier un possible donneur d'électrons. En effet, l'addition de Poly-3-HydroxyButyrate (PHB) dans la suspension bactérienne a permis d'améliorer significativement la productivité en formiate, ce qui laisse supposer que ce polymère de stockage de l'énergie pourrait être la source d’électrons utilisée pour la réduction du CO2.Néanmoins, ce stock intracellulaire de PHB, formé pendant l'étape de pré-culture, est fini et peut s'épuiser pendant la réaction. Ceci explique pourquoi la capacité du biocatalyseur à utiliser les électrons d’une cathode polarisée a été évaluée pour la réduction du CO2. Des essais préliminaires ont démontré la faisabilité de ce dispositif par l'établissement d'un courant CO2-dépendant dans un bio-électrolyseur. Des densités de courant entre 1.2 to 3.2 A·m-2 ont été obtenues, ce qui correspond à des flux volumétriques de CO2 réduit entre 12 to 30 mL CO2·(g cellule sèche)-1.j-1. Jusqu'à présent, ce nouveau bioprocédé a été opéré sur 25 jours. Par comparaison à la littérature, ce bioprocédé est particulièrement intéressant car (i) le flux de CO2 réduit est significatif et que (ii) aucun ajout de cofacteur, molécule organique, H2 ou photons au milieu de réaction n'est nécessaire.