Thèse soutenue

Ethnographies et ethnohistoires des dynamiques identitaires et rituelles en Inde Centrale (Madhya Pradesh) : les interactions des Gond et des Pardhan avec le milieu hindou

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Auteur / Autrice : Monica Guidolin
Direction : Jean-Claude Galey
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Anthropologie sociale et ethnologie
Date : Soutenance le 16/07/2019
Etablissement(s) : Paris, EHESS
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'études de l'Inde et de l'Asie du Sud (Paris)
Jury : Président / Présidente : Tassadit Yacine
Examinateurs / Examinatrices : Tassadit Yacine, Stefano Beggiora, Raymond Jamous, Silvia D'Intino
Rapporteurs / Rapporteuses : Stefano Beggiora, Raymond Jamous

Résumé

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Le Madhya Pradesh offre un cas d’étude particulier, tant par la présence numérique descommunautés classées comme tribales (ādivāsī) que par le panorama culturel et social danslequel elles agissent, enrichissant le tissu des traditions différentes qui habitent cette ceinture du pays. Le témoignage d’une telle fécondité culturelle encadre le scénario socioanthropologique, ainsi que la vivacité historique qui, depuis des siècles, caractérise cette «Terre du Milieu ». L’approche comparative adoptée autour de la ritualité funéraire chez certains groups de Pardhan du Madhya Pradesh oriental a permis le développement de l’enquête dans une alternance continue et stimulante entre le savoir ancien de la tradition et culture royales gond (Rāja Gond) ‒ dont les Pardhan sont les premiers témoins et dépositaires ‒ et le niveau de pénétration de l’hindouisation conçue et qui va modifier les expériences de la dévotion et les pratiques du deuil. Sous cet aspect, la progression de l’enquête a suivi une évolution que nous définirions circulaire : du contexte urbain de Bhopal à celui rural des villages d’origine des districts de Mandlā et Dindori, le cadre ethnologique qui en est dérivé n’a pu se soustraire à la relation entre ces deux implantations. C’est à partir de la « culture funéraire» que nous avons commencé à appliquer notre regard sur les implications sociales mises en action pendant ce«perfectionnement » (saṃskāra) terminal. L’analyse des interrelations Gond-Pardhan dansl’Inde centrale nous a fourni l’occasion pour reconstituer un imaginaire culturel partagé, qui encore résiste, et entamer ainsi une réflexion sur d’autres aspects apparemment moinsévidents : les relations de parenté et de lignage face aux processus de migration etd’urbanisation, ou les changements et les interactions entre les catégories de « tradition » et « modernité », les discours sur l’identité indienne/hindoue et le concept d’indigénéité. Nos terrains se sont enrichis d’un travail comparatif nécessaire, où le dialogue entre les lieux impliqués a tracé des coordonnées significatives dans la lecture de la ritualité funéraire, actualisant la thématique du pluralisme social, celle de la cohabitation avec les formes régionales de ce qui est considéré, dans l’Inde d’aujourd’hui, comme l’hindouisme classique. Des conceptions cosmogoniques et thanatologiques des Pardhan, notre enquête s’étend au rapport caste-tribu dans le contraste de milieux urbain-rural et du concept de «glocalisation » avec les redistributions qu’il pilote.