Auteur / Autrice : | Milan Vukasinovic |
Direction : | Paolo Odorico, Vlada Stanković |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire et civilisations |
Date : | Soutenance le 06/03/2019 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS en cotutelle avec Univerzitet u Beogradu. Filozofski fakultet |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales |
Jury : | Président / Présidente : Marie-Elisabeth Mitsou |
Examinateurs / Examinatrices : Marie-Elisabeth Mitsou, Ruth Juliana Macrides, Élisabeth Malamut, Ingela Nilsson, Larisa Vilimonovic | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Ruth Juliana Macrides, Élisabeth Malamut |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Les principaux objets de la présente étude sont les récits produits à l’intérieur des entités politiques de Nicée, de l’Épire et de la Serbie entre les années 1204 et 1261. La majorité des précédentes recherches concernant cette période soulignent son irrégularité. Les chercheurs puisent l’explication des phénomènes historiques dans les récits figés de la fragmentation du monde byzantin et de l’indépendance de l’État serbe, présentées comme conséquences de la Quatrième croisade. Ces attitudes sont souvent médiatisées par le concept non défini d’idéologie. En se servant des concepts empruntés à la narratologie et aux théories marxistes, cette thèse conteste ce type d’approche ainsi que la conception d’une relation rectiligne entre les textes et les ‘réalités’ historiques. Les récits y sont définis comme résolutions des contradictions matérielles et l’idéologie en tant qu’ensemble des stratégies narratives employées dans la constitution de subjectivités des personnages et dans la construction de leur espace social. L’analyse des pratiques narratives d’interpellation dans les contextes rhétoriques, juridiques, épistolaires et hagiographiques ouvre la possibilité de réinterprétation des acteurs, des actions et des relations sociales. L’examen de la mise en récit de l’espace dans le cadre trialectique permet d’éclaircir cet élément important de la socialité, d’habitude réduit au statut d’un objet passif au service des intérêts de l’État-nation. Enfin, à la place des métaphores impertinentes de famille et de hiérarchie, le concept d’hétérarchie est suggéré pour théoriser les relations de pouvoir, à l’intérieur des trois États examinés, mais aussi concernant les rapports entre eux. Cette thèse propose d’interpréter les sociétés médiévales à partir de la façon dont les expériences sociales et politiques y étaient racontées, avec deux objectifs en ligne de mire : l’ouverture de la lecture des textes byzantins et serbes en parallèle avec la réflexion sur les pratiques historiographiques contemporaines.