Thèse soutenue

Prise en charge médicamenteuse des patients souffrant de douleur chronique réfractaire

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Auteur / Autrice : Alexandrine Corriger
Direction : Gisèle Pickering
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences du médicament
Date : Soutenance le 14/10/2019
Etablissement(s) : Université Clermont Auvergne‎ (2017-2020)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale des sciences de la vie, santé, agronomie, environnement (Clermont-Ferrand)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Neuro-Dol (Clermont-Ferrand)
Jury : Président / Présidente : Frédéric Aubrun
Examinateurs / Examinatrices : Laurence Terrail
Rapporteurs / Rapporteuses : Frédéric Aubrun, Jules Desmeules

Résumé

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Les douleurs chroniques, incluant la douleur neuropathique et la fibromyalgie, sont une préoccupation majeure de santé publique puisqu’elles sont l'une des causes les plus fréquentes de recours aux soins médicaux. Malgré les avancées de ces dernières années qui ont permis de mieux comprendre les mécanismes impliqués dans ces pathologies, certains patients présentent des douleurs chroniques réfractaires aux traitements médicamenteux. Afin d’évaluer l’impact des traitements en termes de bénéfice et de risque, trois volets de recherche ont été envisagés et portent sur l’étude de la balance bénéfice / risque de l’utilisation de la kétamine pour les douleurs chroniques et la dépression (trois études), sur l’impact hormonal des médicaments utilisés dans la douleur neuropathique dont les antidépresseurs et les antiépileptiques (une étude) et enfin, sur l’efficacité du paracétamol dans la douleur neuropathique (une étude). Le premier volet de ce travail de thèse a mis en évidence un effet antalgique et antidépresseur de la kétamine à court terme, ces effets étant transitoires. Cependant un effet à plus long terme allant jusqu’à un an a été reporté dans le cadre de douleur chronique. Par ailleurs, nous avons pu mettre en évidence l’existence de différentes trajectoires de patients selon l’évolution de l’intensité de la douleur. Le deuxième volet a montré une altération de l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien-gonadique et un déséquilibre du système immunitaire chez des patients avec une douleur neuropathique, qui avaient également des déficiences cognitives et émotionnelles, paramètres influencés par le taux de cytokines et de testostérone. La douleur en elle-même peut conduire à ces altérations hormonales mais les antidépresseurs et les antiépileptiques peuvent également influencer ces paramètres. L’étude sur le paracétamol est toujours en cours de réalisation. En conclusion, la prise en charge médicamenteuse des patients avec une douleur chronique réfractaire n’est pas optimale et dépend de certains facteurs qui pourraient contribuer à la vulnérabilité des patients quant à la chronicité de leur douleur, ou pourrait influencer la réponse aux traitements. La mise en évidence de patients répondeurs ou non répondeurs à certaines molécules et de trajectoires de patients, définies selon leur amélioration au niveau de leur douleur et qui ont pu être caractérisées par plusieurs paramètres, tendent à définir des sous-groupes de patients au sein d’une même pathologie. Ces résultats mettent en avant la nécessité d’une prise en charge personnalisée en se basant sur le statut hormonal des patients mais également sur des critères cognitivo-émotionnels, sur des facteurs environnementaux, biologiques, génétiques et épigénétiques pour optimiser la balance bénéfice / risque des traitements et réduire ainsi le nombre de patients dont la douleur ne répond pas aux médicaments.