Thèse soutenue

Mémoires et survivances de la traite des Noirs dans la baie du Bénin : permanences et mutations interculturelles de l'héritage des Retornados Aguda au Bénin

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Auteur / Autrice : José Quirin Coffi Adisso
Direction : Manuel Montoya
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littératures, cultures européennes et internationales
Date : Soutenance le 10/01/2019
Etablissement(s) : Brest
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Arts, Lettres, Langues (Rennes)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Héritage et Création dans le Texte et l'Image
Jury : Président / Présidente : Victorien Lavou
Examinateurs / Examinatrices : Manuel Montoya, Victorien Lavou, Jimena Paz Obregón Iturra, Fátima Rodríguez
Rapporteurs / Rapporteuses : Jimena Paz Obregón Iturra, Jocelyne Aubé-Bourligueux

Résumé

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L’étude des relations interculturelles entre l’Afrique noire et le Brésil dans le cadre de la traite négrière transatlantique, nous a amené à nous intéresser à la singulière odyssée des Retornados Aguda du Bénin. Ce sont des esclaves émancipés revenus majoritairement de Bahia au lendemain de la révolte Malè (1835), dans les aires culturelles et géographiques de leurs ancêtres, celles de la Côte des Esclaves. Face au défi de réintégration dans une société qui les avait exclus au moins un siècle plutôt, ces "hommes nouveaux" ont développé d’ingénieux mécanismes de résistance et d’affirmation de soi, pour construire une aristocratie aux prestiges remarquables aux côtés des négriers portugais, brésiliens, anglais, français, hollandais, et danois installés sur cette côte de l’Afrique pour le commerce des esclaves. C’est à ce titre, et comme des éducateurs sociaux qu’ils ont éminemment contribué à la transformation socio-culturelle, économique et politique des aires d’accueil allant jusqu’à une profonde modification des us et coutumes locaux. Dans cette même logique, ils ont formé la première élite intellectuelle au service de la colonisation française qu’ils ont combattue par la suite jusqu’à la l’indépendance du Dahomey. Cette étude met en lumière les permanences et les mutations successives des vestiges de l’héritage socio-culturel, linguistique, politique et religieux des Aguda qui se poursuivent et se ressentent dans la société béninoise contemporaine. Les racines de ces apports afrobrésiliens sont si profondément enfouies dans les usages des Béninois contemporains au point que certains ont du mal à imaginer que des pratiques de leur quotidien qu’ils se sont appropriées et remodelées à leur goût au fil de générations, sont venues de l’autre côté de l’Atlantique.