Thèse soutenue

Des couleurs et des mots : Influences perceptives et sémantiques dans le traitement cognitif de la couleur

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Auteur / Autrice : Samuel Brockbank-Chasey
Direction : Stéphanie MatheySandrine Delord
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie
Date : Soutenance le 13/12/2019
Etablissement(s) : Bordeaux
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sociétés, politique, santé publique (Bordeaux)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de Psychologie, Santé et Qualité de Vie (Bordeaux)
Jury : Président / Présidente : Kenneth Knoblauch
Examinateurs / Examinatrices : Stéphanie Mathey, Sandrine Delord, Kenneth Knoblauch, Frédéric Devinck
Rapporteurs / Rapporteuses : Kenneth Knoblauch, Frédéric Devinck

Résumé

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L’objectif de cette thèse est d’étudier l’influence de facteurs perceptifs et psycholinguistiques sur la couleur, en tant que construction cognitive. Des millions de teintes peuvent être discriminées alors que moins d’une centaine de termes de couleur existe. L’origine des onze termes basiques identifiés dans la littérature reste débattue, mais serait plutôt perceptive pour les couleurs uniques noir, blanc, rouge, vert, jaune et bleu, et liée à un consensus culturel et langagier pour orange, marron, rose, violet et gris. La couleur aurait aussi une dimension émotionnelle, comme le suggère l’expression langagière « voir rouge ». Dans ce travail, une première étude a examiné l’organisation conceptuelle des 11 termes de couleur basiques. Les participants devaient fournir le niveau de proximité entre chacun des termes pris deux-a-deux. Les résultats ont montré que l’espace coloré conceptuel était corrélé à l’espace coloré perceptif pour toutes les couleurs uniques sauf le jaune. Les autres couleurs basiques s’organisaient selon des facteurs perceptifs, ainsi que culturels, en relation avec leur association à certains concepts ou connaissances sémantiques. Une deuxième étude a permis de préciser la familiarité et la valence émotionnelle de couleurs basiques et non-basiques présentées sous forme de mots ou de patchs. La familiarité et l’arousal étaient supérieurs pour les couleurs basiques présentés sous forme de mots, suggérant une conceptualisation plus accessible que pour les non-basiques et les patchs. Des mesures de valence émotionnelle, arousal, familiarité et d'association aux six émotions basiques pour 33 mots et 33 patchs de couleurs basiques et non-basiques sont fournies comme outil potentiel pour de futures recherches. Une troisième étude se focalise sur un pigment médiéval ayant un spectre de réflectance plat, mais dont des appariements et dénominations confirment une illusion de bleu pour la moitié des observateurs. Une tâche de Stroop a été adaptée pour tester les effets perceptifs et sémantiques sur la présence de cette illusion. Des effets de congruence ont été obtenus en associant ce pigment au mot gris tout comme au mot bleu. Les résultats montraient (a) un ancrage des réponses à la teinte ambigüe vers la catégorie disponible la plus ressemblante, témoignant de l’élasticité de la représentation de couleur, et (b) que l’effet de congruence de la tâche de Stroop dépendait également de facteurs perceptifs, tel un contraste coloré crée en manipulant le fond d’écran. Dans l’ensemble, les résultats amènent de nouveaux éléments précisant l’interaction des traitements perceptifs et psycholinguistiques dans l’interprétation de l’environnement coloré.