Réponse immunitaire de la drosophile à la guêpe endoparasitoïde Leptopilina boulardi : caractérisation d’une réaction de résistance
Auteur / Autrice : | Chami Kim |
Direction : | Marylène Poirié, Jean-Luc Gatti |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de la vie et de la santé |
Date : | Soutenance le 22/03/2019 |
Etablissement(s) : | Université Côte d'Azur (ComUE) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences de la vie et de la santé (Nice ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | établissement de préparation : Université de Nice (1965-2019) |
Laboratoire : Institut Sophia Agrobiotech (Sophia Antipolis, Alpes-Maritimes) - Institut Sophia Agrobiotech | |
Jury : | Président / Présidente : Michèle Crozatier |
Examinateurs / Examinatrices : Michèle Crozatier, István Andó, Bernard Charroux, Raphaël Rousset | |
Rapporteurs / Rapporteuses : István Andó, Bernard Charroux |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Drosophila melanogaster est un modèle majeur en biologie, notamment l'immunité et l'évolution.L’immunité innée de la drosophile a été très étudiée dans le cadre de la réponse contre les bactéries et les champignons, mais on en sait moins sur la défense contre les guêpes endoparasitoïdes dont le développement à l'intérieur de l'insecte hôte entraine sa mort. L'une des interactions les plus étudiées entre drosophiles et guêpes parasitaires implique Leptopilina boulardi qui pond des œufs à l'intérieur des larves hôtes et se développe à leurs dépens. Une fois que l'oeuf parasitoïde a été reconnu comme un envahisseur étranger, la larve de drosophile peut déclencher une réponse immunitaire qui mène à l'encapsulation : l'oeuf est entouré de plusieurs couches d'hémocytes. La capsule ainsi formée est mélanisée et il y a formation espèces réactives de l’oxygène qui participe à la mort du parasitoïde. Alternativement, la réponse immunitaire peut être contournée grâce aux composants du venin injecté par la guêpe femelle en même temps que l'œuf. Nous avons utilisé deux souches de drosophile, résistante et sensible à L. boulardi, ne diffèrant que par une région du chromosome 2R contenant un gène de résistance majeur. La résistance s'est révélée être monogénique, avec deux allèles, l'allèle de résistance étant dominant (Rlb+> Rlb-). L'équipe avait précédemment identifié edl / mae (allèles R et S) en tant que gène candidat. Mae (modulateur de l'activité d'ETS) ou edl (ETS-domain lacking) a été décrit comme un médiateur de facteurs de transcription de la famille de l'ETS (E26 transformation-specific) chez la drosophile. Mae interagit avec les facteurs de transcription via son domaine SAM (Steril Alpha Domain), un domaine d'interaction protéine-protéine. Les objectifs de ma thèse étaient de déchiffrer le rôle possible d’edl/mae et d’identifier les événements moléculaires et cellulaires conduisant au succès ou à l’échec de l’encapsulation. J'ai utilisé diverses approches allant de la génétique des mouches à la cytométrie en flux. L'implication de edl/mae dans la résistance de la drosophile a été confirmée par surexpression et interférence d'expression de mae. La surexpression de l'allèle résistant dans un fond sensible conduit à un phénotype résistant. L'interférence de l'expression de l'allèle sensible entraîne une augmentation du taux d'encapsulation de parasitoïde. Au niveau cellulaire, une augmentation du nombre d'hémocytes après le parasitisme s'est produite plus tôt dans la souche résistante que dans la souche sensible. Il a également été observé que la glande lymphatique des larves résistantes éclate avant celle des larves sensibles. Au niveau moléculaire, des interactants potentiels de mae ont été identifiés in silico et 2 ont été testés en utilisant l’interférence de leur expression qui a conduit à l’observation une augmentation de l'encapsulation. Dans l’ensemble, un acteur clé du mécanisme de résistance de la drosophile à la guêpe parasite a été identifié au cours de ce travail et permet d’ouvrir des pistes pour des travaux futurs sur le mécanisme de régulation de la réponse au niveau moléculaire.