Thèse soutenue

La paramétrisation du geste dans les formes musicales scéniques : L'exemple du théâtre musical contemporain : état de l'art, historiographie, analyse
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Auteur / Autrice : Cyril Délécraz
Direction : Jean-François Trubert
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Arts vivants dominante musique
Date : Soutenance le 11/07/2019
Etablissement(s) : Université Côte d'Azur (ComUE)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sociétés, humanités, arts et lettres (Nice ; 2016-....)
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université de Nice (1965-2019)
Laboratoire : Centre transdisciplinaire d’épistémologie de la littérature et des arts vivants (Nice ; 2012-....) - Centre transdisciplinaire d’épistémologie de la littérature et des arts vivants
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Pierre Michel, Enrico Pitozzi, Pascal Decroupet, Muriel Plana
Rapporteurs / Rapporteuses : Pierre Michel, Enrico Pitozzi

Mots clés

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Résumé

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Au cours du XXe siècle, le geste est progressivement devenu un paramètre de composition musicale dans les répertoires de tradition savante occidentale. Les avant-gardes (Dada, futurisme, Bauhaus, expressionnisme, etc.) sont à l’origine du concept de performance tandis que le bruitisme élargit le domaine des sons esthétiquement audibles. Rejetant le grand opéra romantique et tous ses attributs (technique de chant lyrique, suprématie du texte dramatique sur la musique, fosse d’orchestre, illusion de la réalité, opulence orchestrale, entractes, etc.) les compositeurs ressentent le besoin de s’exprimer autrement, tandis que la capacité de renouvellement du système tonal s’étiole. Ils définissent de nouvelles formes musicales scéniques dans un cadre dicté par la performance et selon une nouvelle conscience de l’écoute issue de nombreuses expérimentations réalisées en studio. C’est au lendemain de la seconde guerre, c’est-à-dire lors de l’avènement de la musique concrète, que la voix s’impose non plus seulement comme le vecteur de la parole mais également comme un générateur de sons, que l’espace scénique se vide de l’interprète et que, en retour, certains compositeurs (Mauricio Kagel, Dieter Schnebel, Luciano Berio, John Cage, pour ne citer qu’eux) proposent des pièces hybrides où la musique côtoie la diction d’un récitant, la pantomime ou l’action théâtrale sans que l’une des composantes ne prenne constamment le dessus sur les autres. Selon une approche empirique du corps médiatisé par le truchement de la captation vidéo (sur un corpus s’étalant de 1960 à 2016), il est possible de mettre en lumière des contrepoints d’informations provenant de plusieurs éléments des performances enregistrées (musique, gestes, déplacements, lumière, etc.), qui construisent en fin de compte une réalité signifiante pour l’auditeur-spectateur. En analysant directement les oeuvres performées, il apparait que le geste est en effet un élément structurel de caractère spectaculaire qui participe à la création de formes discursives et, par-là, il constitue un élément indispensable de la réception. En se focalisant sur la paramétrisation du geste, le présent travail apporte un premier élément de réponse à la question suivante : comment la performance musicale, dans son aspect vivant, intègre le geste et comment celui-ci influe-t-il la forme ? Il espère ainsi ouvrir la voie à une musicologie du théâtre musical contemporain.