Thèse soutenue

Les Chanteurs montagnards de Bigorre (Pyrénées) : Anthropologie d'une tradition orphéonique en Pays d'Oc

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Auteur / Autrice : Laurent Chenaux
Direction : Luc Charles-Dominique
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Arts vivants, dominante musique
Date : Soutenance le 25/01/2019
Etablissement(s) : Université Côte d'Azur (ComUE)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sociétés, humanités, arts et lettres (Nice ; 2016-....)
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université de Nice (1965-2019)
Laboratoire : Laboratoire interdisciplinaire Récits Cultures et Sociétés. UPR 3159 (Nice ; 2012-....)
Jury : Président / Présidente : Xabier Itçaina
Examinateurs / Examinatrices : Xabier Itçaina, Monique Desroches, Pierre-Yves Beaurepaire
Rapporteurs / Rapporteuses : Xabier Itçaina, Monique Desroches

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Il existe aujourd’hui dans les Pyrénées centrales françaises (65) une tradition de polyphonie chorale connue sous le terme générique de “chant montagnard“. Cette spécialité, étroitement liée à l’identité pyrénéenne, s’est maintenue dans des Sociétés plus que centenaires dont les membres ont adopté, en particulier à partir des années 1900, une posture d’orientation régionaliste à travers la promotion d’un répertoire local, en français ou en langue d’Oc. Les chanteurs de ces sociétés se présentent au public en “costume bigourdan“, inspiré du costume d’apparat des guides de haute montagne, et font ainsi référence à leur insertion dans une géographie essentiellement pastorale. Mais il se trouve que l’origine de ces Sociétés qui se réclament de leur insertion locale doit être attribuée à une impulsion venue d’ailleurs, un vaste mouvement culturel européen dont la déclinaison nationale française a produit une forme particulière, l’Orphéon. Après la Révolution française, la dissolution des maîtrises religieuses qui couvraient l’ensemble du territoire de la France provoque ce que d’aucuns décriront comme la “ruine de l’art musical“, créant une pénurie d’artistes chanteurs dans les théâtres nationaux. L’Orphéon est une réponse laïque à cette situation de carence. L’Orphéon est d’abord, à partir de 1833, un organe municipal de la ville de Paris. Réunissant les voix des enfants des écoles à celles de travailleurs adultes, ouvriers et artisans, son inventeur, Wilhem, fait entendre devant le tout Paris émerveillé des ensembles de plusieurs centaines de chanteurs qui interprètent sans accompagnement instrumental des arrangements d’œuvres du grand répertoire. En quelques années, des sociétés chorales inspirées par ce modèle se multiplient sur tout le territoire français et au-delà.Dans l’esprit de leurs initiateurs, influencés par les théories de Saint-Simon, ces sociétés chorales d’amateurs devaient permettre, en formant leurs membres à l’harmonie musicale, de les préparer à l’harmonie sociale d’un nouveau monde, industriel et démocratique.L’observation de ces Sociétés de Chanteurs Montagnards bigourdans, expression d’une tradition polyphonique locale originale mais issues en même temps d’une dynamique orphéonique nationale, permet d’alimenter la réflexion autour de notions parfois convenues qu’on exprime souvent en termes d’oppositions figées, telles que savant-populaire, oral-écrit, ouvrier-pastoral, tradition-invention, centre-périphérie, local-global, etc.