Thèse soutenue

Bases vestibulaires et multisensorielles de la localisation du soi : approches comportementales, cliniques et électrophysiologiques chez l’homme

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Auteur / Autrice : Estelle Nakul
Direction : Christophe Lopez
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Neurosciences
Date : Soutenance le 16/12/2019
Etablissement(s) : Aix-Marseille
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole Doctorale Sciences de la Vie et de la Santé (Marseille)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de Neurosciences Sensorielles et Cognitives (Marseille ; 2012-2020)
Jury : Président / Présidente : Christine Assaiante
Examinateurs / Examinatrices : Patrice Senot, Daniel Mestre
Rapporteurs / Rapporteuses : Malika Auvray, Marion Luyat

Résumé

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Le cerveau construit la sensation d'être dans son corps grâce aux entrées sensorielles. Des atteintes neurologiques et des manipulations expérimentales modifient la localisation du soi, dévoilant ses bases multisensorielles. Les signaux vestibulaires, proprioceptifs et intéroceptifs sont maintenant reconnus comme aussi importants pour le soi que les signaux visuels ou tactiles. Cette thèse approfondit l'étude des bases vestibulaires et multisensorielles de la localisation du soi, qui restent encore à élucider. Une première étude concerne l'influence des signaux sensorimoteurs liés à la locomotion sur la localisation du soi. Notre adaptation de l'illusion du corps entier en réalité virtuelle montre que les signaux de mouvement ancrent le soi au corps. Une tâche de locomotion impliquait un plus fort ancrage du soi au corps qu'une tâche d'imagerie mentale chez les mêmes participants immobiles. Une deuxième étude chez des patients avec une perte vestibulaire bilatérale ancienne ne révéla pas de changement d'intéroception cardiaque ni d’ancrage du soi au corps, malgré une atténuation des sensations corporelles liées aux émotions chez les patients. La représentation du soi ne serait donc pas maintenue par une compensation intéroceptive après une perte vestibulaire. Une troisième étude combinant électrophysiologie vestibulaire et neurosciences sociales montre que l'observation de soi ou d'autrui inhibe le traitement des informations vestibulaires. Le soi corporel dépendrait donc de l'intégration de signaux multisensoriels eux-mêmes influencés par les contraintes cognitives des représentations du soi et d'autrui.