Thèse soutenue

La voix dans A LA RECHERCHE DU TEMPS PERDU de Marcel Proust

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Auteur / Autrice : Béatrice Athias
Direction : Éric Marty
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Langues et littératures françaises. Histoire et sémiologie du texte et de l'image
Date : Soutenance le 30/11/2018
Etablissement(s) : Sorbonne Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Langue, littérature, image, civilisations et sciences humaines (domaines francophone et anglophone) (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'étude et de recherche interdisciplinaire de l'UFR LAC (Paris ; 2009-....)
établissement de préparation : Université Paris Diderot - Paris 7 (1970-2019)
Jury : Président / Présidente : Mireille Naturel
Examinateurs / Examinatrices : Éric Marty, Mireille Naturel, Laurent Jenny, Luc Fraisse
Rapporteurs / Rapporteuses : Laurent Jenny, Luc Fraisse

Résumé

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Dès les premières pages, le Narrateur de la Recherche évoque la voix de sa mère lisant François le champi, pour le plus grand plaisir de l’enfant qu’il a été. Les traces d’une voix douce et enveloppante déposées par cette lecture liminaire, et maintes fois ravivées par la suite, mènent à s’interroger sur l’effet d’un texte soutenu par une voix et sur les liens possibles qu’elle entretient avec la voix narrative. En outre, les rapports riches et complexes que le héros nostalgique entretient avec les voix des autres personnages entrent dans de nombreux passages du récit, souvent abondamment commentés par le Narrateur. Cette étude porte donc sur l’objet tant thématique que poétique constitué par la voix dans la Recherche. On s’est déjà intéressé aux formes d’insatisfaction que suscitent les voix émanant d’un univers où toute chose échappe à qui veut la saisir. Mais on a aussi considéré les dispositifs permettant au héros d’atteindre à une certaine plénitude dans l’écoute vocale, jusqu’à la synesthésie et l’accueil d’un au-delà de la voix à traduire, source d’inspiration littéraire. On s’est en outre penché sur les modalités de l’expérience qu’a de la voix un héros-Narrateur marqué par l’hyperesthésie auditive : s’il fait résonner en lui les voix aimées qui le ravissent, celles qui l’enjoignent brutalement à se conformer le persécutent, en menaçant son génie personnel. On a ainsi été mené à considérer l’écriture de la Recherche comme un geste qui, rendant compte de l’échange oral, le réduit au silence, la voix n’apparaissant dans le roman qu’à travers la sonorisation du texte.