Thèse soutenue

Contribution des technologies à l'apprentissage du langage écrit à l'école primaire : approche comparative des politiques éducatives et des pratiques d'enseignement entre la France et le Chili
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Auteur / Autrice : Yara Carreño Valdivia
Direction : Georges-Louis Baron
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de l'éducation
Date : Soutenance le 20/11/2018
Etablissement(s) : Sorbonne Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences humaines et sociales : cultures, individus, sociétés (Paris ; 1994-2019)
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université Paris Descartes (1970-2019)
Jury : Président / Présidente : Vassilis Komis
Examinateurs / Examinatrices : Georges-Louis Baron, Vassilis Komis, Cédric Fluckiger, Margarida Romero, Laëtitia Boulc'h, Teresa Longo
Rapporteurs / Rapporteuses : Vassilis Komis, Cédric Fluckiger

Mots clés

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Résumé

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Dans un contexte politique éducatif global les institutions internationales - telles l'UNESCO ou l'OCDE -, se positionnent sur l'introduction des Technologies de l'Information et de la Communication (TIC) à l'école et contribuent à ériger des standards agissant comme référentiels au niveau mondial. Ainsi, la plupart des pays industrialisés ont mené dans les dernières décennies des politiques publiques d'introduction et de diffusion des technologies. La présente recherche s'est intéressée aux pratiques pédagogiques instrumentées à l'école primaire au service de la lecture et de l'écriture en France et au Chili. De fait, le processus d'introduction des technologies au sein des écoles dans ces deux pays a suivi des cheminements différents influencés par les cadres historique, politique, social et économique qui leur sont propres. Ainsi, face au phénomène de globalisation nous nous inscrivons ici dans une recherche comparative « critique », à visée herméneutique, visant à comprendre les sens construits par les différentes communautés. C'est pourquoi, nous avons cherché au travers de l'analyse des politiques publiques et des discours d'enseignants en poste ainsi que par des observations dans leurs salles de classe, à comprendre comment les enseignants et les autres acteurs éducatifs construisent et donnent sens aux usages des technologies dans le domaine de l'enseignement de la lecture et de l'écriture. Ce type d'approche a certes ses limites, car nous ne pouvons prétendre à aucune représentativité. Elle permet néanmoins d'apporter un éclairage sur un problème jusqu'à ici peu étudié par la recherche. En se fondant sur une approche historique, nous avons pu constater que, tant en France qu'au Chili, de nouvelles formes de régulation du système éducatif surgissent fondées sur des politiques internationales néolibérales. Néanmoins, des particularités locales existent concernant les origines et les modalités de ces politiques. Ainsi, le système éducatif français reste contrôlé par l'État sur certains points - tels que la formation et le recrutement des enseignants - même si des signes de changement se font de plus en plus ressentir. Pour sa part, le système éducatif chilien - qui a connu la forme la plus poussée du néolibéralisme - accorde beaucoup d'autonomie aux établissements et collectivités locales. Ces spécificités ont des répercussions directes ou indirectes sur l'école et le travail des enseignants ainsi que sur les usages des TIC à l'école. Notre travail a permis l'étude systématique des politiques publiques sur l'introduction des TIC dans les écoles chiliennes à travers le programme Enlaces, apportant ainsi un éclairage sur le sujet. Nous avons aussi mis en évidence des contrastes forts entre les deux pays en termes d'action enseignante : le statut socioprofessionnel et le libre choix méthodologique des enseignants semblent avoir des répercussions au moment de l'appropriation de ces outils dans les classes. Ainsi observe-t-on au Chili une marge de manœuvre limitée des enseignants et une utilisation palliative des technologies (notamment comme élément déclencheur de motivation des élèves) et davantage de régularités dans les pratiques en réponse aux prescriptions institutionnelles tandis qu'en France ces usages se construisent de manière plus autonome et moins dirigée. De fait, en France, l'espace de travail est beaucoup moins contraint et les sujets que nous avons observés ont une réflexion personnelle sur les technologies et des idées pédagogiques qu'ils justifient de manière assez précise sur les manières de les utiliser pour mettre en activité les élèves. Finalement, ce travail invite à approfondir l'analyse des contextes de travail des enseignants innovateurs au Chili et à analyser comment ils sont accompagnés dans le temps.