Thèse soutenue

Des marqueurs aux mouvements discursifs dans des interactions entre jeunes mauriciens plurilingues

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Auteur / Autrice : Shimeen-Khan Chady
Direction : Christine Deprez
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences du langage
Date : Soutenance le 16/11/2018
Etablissement(s) : Sorbonne Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences humaines et sociales : cultures, individus, sociétés (Paris ; 1994-2019)
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université Paris Descartes (1970-2019)
Laboratoire : Centre population et développement / CEPED - UMR_D 196
Jury : Président / Présidente : Anne Salazar Orvig
Examinateurs / Examinatrices : Christine Deprez, Anne Salazar Orvig, Régine Delamotte-Legrand, Georges Daniel Véronique, Michelle Auzanneau, Patricia Lambert
Rapporteurs / Rapporteuses : Régine Delamotte-Legrand, Georges Daniel Véronique

Mots clés

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Résumé

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Ce travail porte sur la variabilité de quelques marqueurs discursifs (désormais MD) chez des jeunes Mauriciens plurilingues, âgés de 16 à 19 ans. Ayant à leur disposition le créole mauricien et le français, langues proches entre lesquelles les frontières sont floues, ces jeunes présentent souvent des pratiques interlectales qui confirment l'hypothèse d'une décrispation de la diglossie. Les MD, particulièrement saillants dans les phénomènes de contacts de langues, ont été choisis comme entrée pour tenter de trouver une cohérence dans l'hétérogénéité rencontrée. L'objectif est d'analyser ici le rôle de l'alternance de formes a priori « plus françaises » et « plus créoles » de 4 ensembles de MD dans la socialisation de ces jeunes. Le corpus est constitué d'environ 6h de conversations, auto-enregistrées par 9 jeunes, en 2014. Les données sont complétées par des confrontations à des passages sélectionnés servant à recueillir les ressentis des locuteurs sur leurs usages, ainsi que par divers entretiens et observations, réalisés notamment lors d'un terrain exploratoire en 2013. Ne prenant sens qu'en contexte, les MD mettent en évidence les rapports entre les interlocuteurs, entre le locuteur et son discours et indiquent l'articulation entre différentes parties du discours. Ils marquent divers mouvements à travers lesquels les interactants se construisent un espace multidimensionnel fournissant un cadre d'interprétation de leurs usages. Les MD apparaissent alors comme des outils essentiels dans l'interprétation de la construction du sens, à la fois linguistique et social, à l’œuvre dans la dynamique de l'interaction. Leurs alternances renforcent leur rôle en tant qu'indices de contextualisation. Cette thèse se situe ainsi dans une approche sociolinguistique interactionnelle, suivant le courant ethnométhodologique, qui refuse de se baser sur des catégories sociales ou langagières prédéterminées et montre comment la variation sociolinguistique s'élabore à travers la dynamique interactionnelle.