Thèse soutenue

Dialectologie sociale quechua ˸ approche variationnelle du réseau dialectal sud bolivien : focus sur le Valle Alto de Cochabamba

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Auteur / Autrice : Alexis Pierrard
Direction : Pierre HalléJean-Léo Léonard
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences du langage
Date : Soutenance le 06/12/2018
Etablissement(s) : Sorbonne Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Langage et langues (Paris)
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université de la Sorbonne Nouvelle (Paris ; 1970-....)
Laboratoire : Laboratoire de phonétique et phonologie (Paris)
Jury : Président / Présidente : César Itier
Examinateurs / Examinatrices : Pierre Hallé, Jean-Léo Léonard, César Itier, Diana Passino, Patience Epps, Ksenija Djordjević
Rapporteurs / Rapporteuses : Diana Passino, Patience Epps

Résumé

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Cette thèse porte sur le quechua bolivien méridional et ses aspects linguistiques, historiques et sociolinguistiques. Au niveau historique, j’y défends un modèle de diffusion centrifuge hiérarchique urbaine relativement tardive (17ème et 18ème siècles) et d’une hispanisation précoce de cette variété de quechua 2C, avec pour centre principal de diffusion la ville impériale minière de Potosí. L’articulation entre une approche émique (dialectologie perceptive) et étique (sociolinguistique variationniste) m’a par ailleurs mené à proposer une hiérarchisation sociolectale entre deux variétés de quechua bolivien reposant largement sur la perception d’une plus ou moins grande hispanisation. Deux variables linguistiques particulièrement saillantes de cette structuration ont été retenues pour l’étude de la région du Valle Alto de Cochabamba. Les variantes à voyelles basses du morphème du pluriel inclusif Chik, [čeχ], [čaχ], autrefois prestigieuses et en passe de s’imposer sur la variante haute [čis], associée à la ruralité, connaissent aujourd’hui un fort recul suite aux bouleversements socioéconomiques et migratoires des 80 dernières années. Dans le même temps, en production, la distribution des variantes rurales [ʃa] et des variantes urbaines [sqa], [sa] du morphème du progressif Chka, demeure globalement stable. L’interprétation proposée est le manque de saillance de la variable dû à l’absence d’opposition entre sibilantes alvéolaire et post-alvéolaire en quechua 2C et à un phénomène de quasi fusion des allomorphes en perception.