Thèse soutenue

Écrire l’histoire : savoir et fiction chez Patrick Modiano et Amir Hassan Cheheltan
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Auteur / Autrice : Elaheh Sadat Hashemi
Direction : Laurence Dahan-GaidaEsfandiar Esfandi
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Langues et littératures française et comparée
Date : Soutenance le 01/10/2018
Etablissement(s) : Bourgogne Franche-Comté en cotutelle avec University of Teheran
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Lettres, Communication, Langues, Arts (Dijon ; Besançon ; 2017-....)
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université de Franche-Comté (1971-....)
Laboratoire : Centre de recherches interdisciplinaires et transculturelles (Besançon) - Centre de recherches interdisciplinaires et transculturelles
Jury : Président / Présidente : Nahid Shahverdiani
Examinateurs / Examinatrices : Laurence Dahan-Gaida, Esfandiar Esfandi, Nahid Shahverdiani, Bruno Blanckeman, Mandana Sadrzadeh, Odile Roynette
Rapporteurs / Rapporteuses : Bruno Blanckeman, Mandana Sadrzadeh

Résumé

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Adaptant la théorie d’Ivan Jablonka sur les rapports entre l’histoire et la littérature ainsi que la théorie de la micro-histoire de Carlo Ginzburg, ce travail se propose d’étudier l’écriture de l’histoire (au sens d’historiographie) dans l’œuvre de deux écrivains contemporains issus de deux aires culturelles et géographiques différentes : l’écrivain français Patrick Modiano et le romancier iranien Amir Hassan Cheheltan. L’étude se concentre sur un choix sélectif des textes des deux auteurs. Le corpus des textes de Modiano est formé par les œuvres suivantes : La Place de l’étoile (1968), La Ronde de nuit (1969), Les Boulevards de ceinture (1972) et Dora Bruder (1997) ; de Cheheltan sont abordées les œuvres suivantes : La Salle des miroirs (Talâr-e aïné, 1990), La Mandragore (Mehr-e giâh,1998), Téhéran, ville sans ciel (Tehran, shahr-e bi asséman, 2001) et L’Aube iranienne (Sépidédam-e irani, 2005). Notre étude démontre que malgré l’omniprésence de l’histoire dans ces textes, ils ne respectent pas les critères du traditionnel roman historique et se rapprochent plutôt d’une littérature science-sociale qui, au moyen du raisonnement et de la narration, vise à dire la vérité sur le monde sans pour autant vouloir représenter ou recréer les grands événements historiques ou mettre en scène ses personnages notoires. « Romans-Histoire », ils invitent le lecteur à réfléchir sur les versions officielles de l’Histoire. Quant à Dora Bruder, il s’identifie plutôt à un « texte-recherche » (Jablonka) ou à une enquête micro-historique sans toutefois que la quête modianesque aboutisse à une réponse définitive. Une analyse de nature thématique montre que les deux auteurs s’intéressent à des figures problématiques ou marginalisées dans deux métropoles qui sont le théâtre de l’histoire : Paris (Modiano) ou Téhéran (Cheheltan). En dernier lieu, nous nous penchons sur l’aspect formel et esthétique des deux œuvres pour montrer la diversité des formes mobilisées par les deux auteurs, chacun à l’intérieur de son œuvre et l’un par rapport à l’autre. Il s’agit donc de comparer le traitement thématique, formel, esthétique mais aussi épistémique que ces écrivains réservent à l’Histoire et d’analyser les principales modalités de son inscription dans leurs œuvres.