Auteur / Autrice : | Maria Clara de Moraes Prata Gaspar |
Direction : | Jean-Pierre Poulain, Jesús Contreras Hernández |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance le 30/01/2018 |
Etablissement(s) : | Toulouse 2 en cotutelle avec Universitat de Barcelona |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Temps, Espaces, Sociétés, Cultures (Toulouse) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre d'étude et de recherche travail, organisation, pouvoir (Toulouse ; 1994-....) |
Jury : | Président / Présidente : Mabel Gracia Arnáiz |
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Pierre Poulain, Jesús Contreras Hernández, Ligia Amparo da Silva Santos, Jean-Pierre Corbeau, Cristina Larrea Killinger, Anastasia Meidani | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Ligia Amparo da Silva Santos, Jean-Pierre Corbeau |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Cette thèse a exploré l’articulation entre normes diététiques et socioculturelles à partir de la catégorie du manger sain. Une approche comparative basée sur des entretiens auprès de diététiciennes et de jeunes femmes françaises, espagnoles et brésiliennes, de zones urbaines et de classes moyennes et aisées, fût mise en place. Tout d’abord, une analyse des diététiciennes et jeunes femmes montre que la frontière séparant ces groupes reste floue, car ils sont influencés par des systèmes normatifs similaires. Dans un deuxième temps, nous avons analysé leurs modèles alimentaires et corporels. Ces analyses révèlent la complexité des rapports à l’alimentation et au corps. En outre, si des traits sont partagés dans les trois pays, au sein de chaque contexte, il existe des fortes concordances concernant les pratiques, le choix des aliments, les significations du manger et du culinaire, ainsi que le rapport au corps. Finalement, nous avons abordé l’influence des systèmes normatifs sur les conceptions du manger sain. Cette notion est enrobée d’une normativité et est polysémique. Deux conceptions furent identifiées. D’une part, une « conception nutritionnelle physiologique », adossée à une rationalité scientifique nutritionnelle et associée à une vision d’« aliment-médicament ». D’autre part, une « conception holistique » liée aux dimensions du « comment » manger, ainsi qu’à la qualité des aliments. Malgré leur présence dans les trois pays, les françaises mobilisent davantage la deuxième conception, alors que les brésiliennes sont plus attachées à la première, les espagnoles se trouvant dans une situation intermédiaire. En outre, selon le contexte, la médicalisation de l’alimentation a un impact différencié. L’étude permet ainsi de vérifier que le manger sain n’est donc pas seulement le résultat de discours scientifiques généralisés « uniformisant », mais aussi des systèmes normatifs socioculturels d’ordre global et local qui s’articulent au sein de chaque réalité sociale.