Thèse soutenue

La santé mentale des mères et des enfants en situation de grande précarité en île de France

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Auteur / Autrice : Mathilde Roze
Direction : Maria MelchiorStéphanie Vandentorren
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Santé publique
Date : Soutenance le 11/06/2018
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Pierre Louis de santé publique : épidémiologie et sciences de l'information biomédicale (Paris ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut Pierre Louis d'épidémiologie et de santé publique (Paris ; 2014-....)
Jury : Président / Présidente : David Cohen
Examinateurs / Examinatrices : Christophe Adam
Rapporteurs / Rapporteuses : Annabel Desgrées du Loû, Olivier Bouchaud

Résumé

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Dans le contexte actuel de l’augmentation du nombre de familles sans logement en Île-de-France et compte tenu de leur vulnérabilité, il est nécessaire de mieux connaitre leurs caractéristiques, notamment en santé mentale. L’objectif de cette thèse est d’étudier les facteurs associés à la santé mentale des mères et des enfants sans logement en Ile de France, afin d’apporter des données françaises à la littérature scientifique sur le sujet afin de contribuer à enrichir la réflexion sur les modes d’action pouvant améliorer la santé mentale des familles les plus démunies. Cette thèse a été réalisée à partir de l’enquête ENFAMS (ENfants et FAMilles Sans logement), menée par l’Observatoire du Samu social de Paris auprès de 801 familles sans logement en Île-de-France, par des binômes enquêteur-psychologue bilingues pendant l’hiver 2012-2013. A partir de ces données, nous avons montré que les mères de familles sans logement présentaient de fortes prévalences de dépression caractérisée (28,8%) et d’Etat de Stress Post Traumatique (ESPT) (18,9%), que leurs enfants présentaient de haut niveau de difficultés émotionnelles et comportementales (20,8%) et que la santé mentale des mères était associée aux difficultés émotionnelles et comportementales de leur enfant. Les facteurs associés à la dépression des mères étaient le fait de savoir parler français, le risque suicidaire, l’ESPT et le renoncement à des soins médicaux. Le risque d’ESPT des mères était associé au départ du pays d’origine pour une cause violente, la dépression au cours des 12 derniers mois, et l’instabilité résidentielle. Les difficultés émotionnelles et comportementales des enfants étaient associées à la région de naissance des parents, la mobilité résidentielle, la santé des enfants et le surpoids, les habitudes de sommeil des enfants, le risque suicidaire des mères, le fait que les enfants n’aiment pas l’hébergement de leur famille et qu’ils soient victimes de moqueries à l’école. Cette thèse permet de mieux appréhender les facteurs associés à la santé mentale des mères et des enfants de familles sans logement. Ainsi, le système de santé de droit commun et les professionnels en soins primaires doivent profiter de l’opportunité qu’offre chaque contact avec ces familles pour dépister les troubles de la santé mentale tant chez les mères que chez leurs enfants, et les aiguiller vers les structures existantes pour faciliter leur accès à aux soins.