Thèse soutenue

Julio Cortázar et Roger Caillois : du rêve au fantastique
FR  |  
EN
Accès à la thèse
Auteur / Autrice : Jérôme Dulou
Direction : Eduardo Ramos-Izquierdo
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études romanes espagnoles
Date : Soutenance le 30/05/2018
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Civilisations, cultures, littératures et sociétés (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Centre de recherches interdisciplinaires sur les mondes ibériques et contemporains (Paris ; 1998-....)
Jury : Président / Présidente : José García-Romeu
Examinateurs / Examinatrices : Annick Louis, Susanna Regazzoni, Raquel Thiercelin-Mejías, Juliette Vion-Dury

Résumé

FR  |  
EN

En 1957, Julio Cortázar rédigea une lettre à Roger Caillois encore inédite à ce jour. Il y fait l’analyse critique de L’incertitude qui vient des rêves, essai de Caillois publié en 1956. L’objet de cette thèse est de contextualiser la rédaction de cette lettre ainsi que la théorie onirique qui y est exposée par Cortázar. Adoptant une méthodologie génétique et intertextuelle, on propose une première analyse de ce document, qui peut être défini comme une « lettre-essai », afin de lui accorder la place qui doit être la sienne au sein de l’œuvre cortazarienne. On démontre ensuite que cette lettre peut être lue comme la synthèse d’une théorie et d’une pratique des rêves clés dans les premiers textes cortazariens, notamment à travers le personnage alter ego et récurrent de Gabriel Medrano, et qu’elle est l’avant-texte d’un rêve de ce personnage dans Los premios. La mise au jour de points de convergence et de passages parallèles entre la « lettre-essai » et ces premiers textes révèle que le complexe onirique cortazarien s’associe à un complexe de l’Autre, à travers les images de la main tendue et du double nocturne. Enfin, le désaccord qui oppose Cortázar à Caillois sur la question des rêves est replacé au sein d’une relation personnelle et professionnelle complexe et dans le contexte d’une opposition intellectuelle plus large autour des concepts de raison, de fantastique et de langage. On se demandera ainsi dans quelle mesure l’œuvre de Cortázar a pu se construire à l’épreuve du dissentiment qui l’opposa à Caillois sur ces différents sujets.