Thèse soutenue

La refiguration de l’humain sur scène : Roger Blin ou l’art de l’entre-deux : étude des mises en scène par Roger Blin des pièces de Samuel Beckett et de Jean Genet (1953-1968)
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Auteur / Autrice : Mathilde Dumontet
Direction : Sophie LucetBénédicte Boisson
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études théâtrales
Date : Soutenance le 24/01/2018
Etablissement(s) : Rennes 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Arts, Lettres, Langues (Rennes)
Partenaire(s) de recherche : COMUE : Université Bretagne Loire (2016-2019)
Laboratoire : Arts : Pratiques et Poétiques
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Hélène Kuntz, Marion Denizot
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-Pierre Ryngaert, Jean-François Dusigne

Résumé

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Cette thèse de doctorat est issue d’un étonnement ressenti à la lecture de la réception critique des créations scéniques de Roger Blin quand il monte les pièces de Samuel Beckett et de Jean Genet. Malgré des interrogations sur la présence en scène d’êtres artificiels vidés de toute substance ainsi que sur un certain comique, la critique perçoit le jeu des acteurs comme naturel. Elle évoque à ce propos la création d’un « nouveau réalisme » ou d’un « nouveau théâtre », expressions qui supposent d’abord un renouveau dans la manière de figurer l’humain sur scène.Roger Blin, profondément marqué par les surréalistes et Antonin Artaud, cherche en effet à défendre un théâtre poétique et militant qui, tout en s’attaquant à la bourgeoisie et à ses codes de représentations, propose un être scénique hybride au croisement de diverses formes spectaculaires (marionnette, clown, cabaret, formes extrême-orientales, etc.). En cela, ses rencontres successives avec Beckett puis Genet, dont les pièces altèrent le personnage traditionnel et interrogent formellement la scène, lui permettent d’engager des compagnonnages fructueux. Dans la lignée du Cartel, il cherche en effet à révéler les mouvements profonds de l’oeuvre. Depuis la mise en scène invisible avec Beckett, jusqu’à la mise en scène visible avec Genet, Blin semble réclamer de la part de ses comédiens un jeu en équilibre entre monstration du faire théâtral et recherche de l’évidence littérale du geste et de la parole, ceci afin d’exposer la survivance d’une certaine tendresse humaine. Il semble en résulter un effet poétique puissant qui fait écho aux angoisses intimes des spectateurs, bouleversés par un contexte historique fort : les conséquences de la découverte des camps de concentration, de l’utilisation de la bombe atomique, et de la décolonisation.