Thèse soutenue

Sport et masculinité : le cas de la culture du hockey senior au Québec

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Auteur / Autrice : André Tessier
Direction : Emmanuel Désveaux
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Anthropologie sociale et ethnologie
Date : Soutenance le 11/12/2018
Etablissement(s) : Paris Sciences et Lettres (ComUE) en cotutelle avec 060918977
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation de la thèse : École des hautes études en sciences sociales (Paris ; 1975-....)
Jury : Président / Présidente : Frédéric Laugrand
Examinateurs / Examinatrices : Frédéric Laugrand, Christian Bromberger, Gilles Havard, Anne Saouter, Frédéric Saumade

Mots clés

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Résumé

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L’objet d’étude et le domaine de rechercheComme le sacré, le jeu et le sport délimitent dans le monde profane un espace réservé que régentent une série de règles et rituels qui n'ont de sens et de valeur que par la croyance qui leur est attribuée. Le lieu sacré est l’Aréna, le Colisée ou le Forum. Espace plus restreint, la « chambre de hockey » est une sphère sacrée privée, où entrent uniquement les gens autorisés, ce que nous appelons le « Dernier bastion des mâles ». On pourrait l’appeler aussi le « quartier des hommes » maanabeu chez les Lau ou la « Maison des hommes » chez les Baruya en passant par la Californie et l’Amazonie, les « Maisons de sudation ». Sujets tabous, secrets, histoires grivoises et anecdotes sont échangées; c’est là que les confidences se font et que se tissent les liens. On réfèrera aux notions d’espace sportif de Bromberger (1996), de masculinité et de féminité de Saouter (2000) et du système sportif de Darbon (2014). Il y a plusieurs niveaux d’identités, particulièrement la création du sentiment d’appartenance et de la confrérie.Rituels et rite initiatique – La masculinité et la séductionPour maintenir l’ordre social de la chance et de la victoire, plusieurs types de rituels sont présents et dans certains cas servent même à profaner les chances de l’équipe adverse. Les joueurs ont ainsi recours à toute une gamme de rituels. Le monde des croyances sert à rendre le joueur invincible, à minimiser les blessures, à le propulser vers la victoire avec le but victorieux, à prendre la bonne décision et à sortir vainqueur après chaque rencontre. L’analyse structurale « revisitée » vient nous porter main forte afin de bien comprendre tout cet univers symbolique du hockey en appliquant la formule canonique au sport et au genre. « Le hockey au Québec, est comme une religion ». Le hockey senior est un prétexte pour comprendre les profondes transformations et les influences qui viennent de toutes parts et sont réappropriées à travers les emprunts culturels. Aux besoins par la culture sportive, en même temps que les pratiques sociales sont transversales (Warnier, 2008), ainsi le « diffusionnisme contemporain » sert à suivre ces emprunts culturels, qui souvent proviennent des autochtones. On peut voir l’équipe de hockey comme une « tribu » avec son chef et ses guerriers qui prennent tous les moyens afin de pouvoir affirmer qu’ils sont ou ont été les plus forts, les vainqueurs de la « Coupe » à un moment donné de leur histoire, et ce, devant des femmes qu’ils tentent de séduire. Dans les sports de contact physique comme le hockey sur glace On les surnomme souvent « Gladiateurs » quand on voit leurs équipements, et leurs bâtons. Le hockey est un monde d’homme où la masculinité et la virilité sont encore présentes. Anne Saouter pose la bonne question dans sa recherche sur le rugby : « Mais le rugby, sport de la virilité par excellence dans l’imagerie collective, n’exige-t-il pas obligatoirement un jeu de miroir pour valider cette virilité : le regard des femmes?