Thèse soutenue

La diaspora de la chambre 107 : ethnographie des pratiques musicales et dansées des Soninkés en Ile-de-France
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Auteur / Autrice : Claire Clouet
Direction : Denis Laborde
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Musique, histoire, société
Date : Soutenance le 25/10/2018
Etablissement(s) : Paris Sciences et Lettres (ComUE)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales
Jury : Président / Présidente : Nicolas Puig
Examinateurs / Examinatrices : Nicolas Puig, Jean-Daniel Elichiry, Hélène Neveu Kringelbach, Raimund Vogels

Résumé

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Les Soninkés sont originaires d'une région à la triple frontière entre le Mali, la Mauritanie et le Sénégal. Leur présence en France a été étudiée sous l'angle de la migration de travail, mais pas sous celui des pratiques culturelles et artistiques. Ma thèse vient questionner cette dimension inaperçue. L’enquête ethnographique commence dans les chambres standardisées d’un foyer de travailleurs migrants, lieu d’hébergement pour hommes. J’étudie d’abord de quelle manière les habitants du foyer manipulent l’espace sonore du bâtiment pour se l’approprier. Les musiques qu’ils écoutent et les vidéos de fêtes qu’ils regardent depuis leur smartphone signalent de nombreux lieux en Ile-de-France et en Afrique de l’Ouest autour desquels s’organise la diaspora soninkée. Afin de parcourir ces lieux comme ethnographe, j’intègre la troupe de danse Xhambane Kaffo, basée à Sarcelles. A la suite des danseuses et musiciens rencontrés dans la troupe, je me rends dans les salles des fêtes privées, les espaces culturels municipaux, les théâtres, où ils animent autant de mariages, de journées culturelles, de fêtes associatives ou d’élections de miss. Je me rends également à Bakel, au Sénégal, à rebours du parcours migratoire du directeur de la troupe, ainsi que dans la région du Guidimakha, en Mauritanie, auprès des familles des habitants du foyer. En prenant la musique en filature, ces déplacements me permettent d’étudier comment des hommes catégorisés comme migrants s’inscrivent dans des réseaux à la fois interpersonnels et transnationaux. Ni en France ni en Afrique de l’Ouest, la diaspora à laquelle ils participent n’a de lieu dédié, tel que le serait un centre culturel, mais elle est bel et bien située.