Thèse soutenue

Style, espace et corps : trois approches du rapport de l'écrivain à sa langue dans le projet littéraire d’Hernán Ronsino

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Auteur / Autrice : Laura Gentilezza
Direction : Graciela Villanueva
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Langues et littératures étrangères
Date : Soutenance le 07/12/2018
Etablissement(s) : Paris Est
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole doctorale Cultures et Sociétés (Créteil ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut des mondes anglophone, germanique et roman (Créteil) - Institut des Mondes Anglophone, Germanique et Roman - EA 3958
Jury : Président / Présidente : Caroline Lepage
Examinateurs / Examinatrices : Iván Jiménez, Claudia Torre
Rapporteurs / Rapporteuses : Julio Premat, Erich Fisbach

Résumé

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Le projet littéraire d’Hernán Ronsino (Chivilcoy, Argentine, 1975) présente actuellement une charnière spatiale et temporelle qui, sans laisser de côté sa poétique sur la langue, s’apprête à retrouver un nouvel élan. Cet auteur a commencé à publier dans les années 2000, moment où des nouvelles maisons d’édition ont ouvert leurs portes aux jeunes écrivains, peu connus. Dans ce contexte de renouveau, les questionnements sur la langue littéraire se sont multipliés. Le travail de Ronsino propose depuis cette époque une réflexion sur la langue et sur la condition linguistique des êtres humains. Il intègre dans la diégèse cet état d’esprit expérimental vis-à-vis de la langue littéraire. Lorsque le champ littéraire questionnait sa langue, cet écrivain a bâti son projet à partir de la poétisation de ces réflexions. Son rapport à la langue est pour nous l’aspect le plus important de sa poétique.L’étude que nous proposons dans cette thèse cherche à déterminer les piliers de son projet, ainsi qu’à formuler, à travers ses mots lorsqu’il s’exprime dans des entretiens à propos de son écriture, des catégories qui permettent d’analyser son travail créatif. Cette perspective méthodologique constitue, à notre sens, un point de départ conséquent dans notre démarche de croisement du texte fictionnel et de la parole de l’écrivain. Pour développer ces propos, nous présentons une thèse à deux parties.Dans la première partie, divisée en trois chapitres, nous menons une étude intégrale de la stylistique de ses quatre premiers livres. Nous analysons la manière dont Ronsino travaille la temporalité d’un point de vue transtextuel, s’appuyant sur la figure de la répétition. Les liens établis avec d’autres textes deviennent une caisse de résonance construisant une image du régime d’historicité. À cet égard, la répétition sert à élaborer une organisation temporelle à l’intérieur de son projet, ainsi qu’à insérer dans son propre discours la formulation d’autres écrivains. Ronsino cherche surtout à faire de la phrase la face visible d’une « poétique de l’accent ». En effet, nous trouvons au sein de son projet le désir d’écrire l’oralité de son village natal.Dans la deuxième partie nous abordons deux notions dérivées de la poétique de l’accent: l’espace et le corps. La matérialité du livre est au centre d’un intérêt pour une écriture historiquement dense. Cette matérialité participe à la poétisation de l’espace réel et met en avant une approche de la littérature en tant qu’art graphique. Dans ces circonstances, le corps joue un rôle déterminant à l’heure de penser l’écriture dans la dimension gestuelle et corporelle. Il s’agit, après tout, d’une pratique qui engage pleinement le corps. Ainsi, la littérature peut entraîner une pensée du corps qui permet une approche biopoétique des textes.