Thèse soutenue

Saisir l’histoire : conception de l’histoire et périodisation chez Antonio Gramsci
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Auteur / Autrice : Yohann Douet
Direction : Stéphane Haber
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 04/12/2018
Etablissement(s) : Paris 10
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Connaissance, langage, modélisation (Nanterre)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de sociologie, philosophie et anthropologie politiques (Nanterre ; 2004_...) - Sociologie- philosophie et anthropologie politiques / SOPHIAPOL
Jury : Président / Présidente : Emmanuel Renault
Examinateurs / Examinatrices : Stéphane Haber, Emmanuel Renault, Fabio Frosini, Razmig Keucheyan, Florence Hulak, Guillaume Sibertin-Blanc
Rapporteurs / Rapporteuses : Fabio Frosini, Razmig Keucheyan

Mots clés

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Résumé

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Notre travail porte sur la conception de l’histoire d’Antonio Gramsci, appréhendée à partir du problème de la périodisation (comment discerner les distinctions pertinentes dans le cours des événements, et faire droit aux ruptures radicales comme les révolutions ?). Nous montrons que Gramsci évite l’écueil d’une philosophie de l’histoire dogmatique, qu’elle soit matérialiste ou idéaliste. Son historicisme s’accompagne d’une constante attention à la concrétude et à la complexité des pratiques, situations et acteurs historiques – loin de les homogénéiser comme Althusser le lui a reproché. Pour autant, et contrairement aux philosophies néo-idéalistes (Croce et Gentile) contre lesquelles elle se construit, sa pensée ne dissout pas l’unité et la consistance du processus historique en une multiplicité de cas absolument singuliers et contingents. Elle parvient à saisir les époques historiques comme des totalités relativement cohérentes, qualitativement distinctes les unes des autres, et à rendre leur succession intelligible. En ce sens, ses réflexions fournissent des ressources précieuses pour répondre au « refoulement » de l’histoire qui nous semble caractériser de nombreuses théories post-modernes, et en particulier le post-marxisme de Laclau et Mouffe. Gramsci propose donc une philosophie de l’histoire ouverte, lourde d’enjeux pratiques. Pour le montrer, nous étudions les concepts historico-politiques décisifs qu’il forge (rapports de force, bloc historique, hégémonie, révolution passive, crise, etc.), et les analyses qu’il consacre à des périodes et situations historiques déterminées (Renaissance, Réforme, Révolution française, Risorgimento, fascisme, américanisme, etc.).