Thèse soutenue

Les Cahiers du Cinéma dans les années soixante-dix : enjeux esthétiques de la représentation de l’histoire et de la mémoire des luttes populaires

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Auteur / Autrice : Frédéric Chandelier
Direction : Antoine de Baecque
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Arts du spectacle : cinéma
Date : Soutenance le 27/11/2018
Etablissement(s) : Paris 10
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Lettres, langues, spectacles (Nanterre)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Histoire des arts et des représentations (Nanterre)
Jury : Président / Présidente : Cécile Sorin
Examinateurs / Examinatrices : Antoine de Baecque, Cécile Sorin, Christian Delage, Aurélie Ledoux
Rapporteurs / Rapporteuses : Cécile Sorin, Christian Delage

Résumé

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Cette thèse traite de la période durant laquelle les Cahiers du Cinéma ont appliqué une lecture idéologique aux films populaires. Elle met en exergue les débats et les différentes théories critiques développées autour de la représentation de l’histoire des luttes populaires au sein du cinéma français, italien et américain de 1973 à 1978. Ce travail analyse les articles parus dans la revue à partir de la prise en charge de la rédaction par Serge Daney et Serge Toubiana. Le changement qui intervient alors au sein de la revue est indissociable d’un désir de retour à une critique renouant avec le cinéma après une période marquée par l’engagement politique de la rédaction depuis 1968. Les retrouvailles avec cette critique filmique encore empreinte de militantisme passent par une lecture des intentions idéologiques que recouvrirait le cinéma populaire. Les films sont appréhendés par la revue tels des moyens pour la classe bourgeoise de rendre naturelle sa conception du monde, de la société et de l’Histoire. C’est aux côtés des philosophes Michel Foucault, Jacques Rancière et de l’historien Marc Ferro que les critiques des Cahiers vont affiner une approche historiographique de la représentation des masses populaires au cinéma. De la France de Charles de Gaulle au programme socialiste de François Mitterrand en passant par l’arrivée au pouvoir de Valéry Giscard d’Estaing, la rédaction des Cahiers du Cinéma focalise son analyse sur les mutations et les ruptures qui caractérisent les gouvernements se succédant. Ce travail revient sur les différentes lectures que les critiques développent à l’endroit du découpage de films historiques et documentaires traitant de mouvements révolutionnaires tels que mai 68, sur les films ayant recours à des images d’archives, sur la décontextualisation politique du discours tenu par le militantisme ainsi que sur la fonction sociale et historique que les critiques des Cahiers du Cinéma ont théorisée en s’appuyant sur des films tels que Moi, Pierre Rivière..., Le petit Marcel, Milestones ou encore Jonas qui aura 25 ans en l’an 2000.