Thèse soutenue

Conjugaisons singulières du passé : pour une anthropologie filmique du travail sur un chantier de fouille archéologique
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Auteur / Autrice : Gwendoline Torterat
Direction : Albert Piette
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Ethnologie
Date : Soutenance le 06/11/2018
Etablissement(s) : Paris 10
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Espaces, Temps, Cultures (Université Paris Nanterre)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire d'ethnologie et de sociologie comparative (Nanterre ; 1967-...) - Laboratoire d'ethnologie et de sociologie comparative
Jury : Président / Présidente : Yves Winkin
Examinateurs / Examinatrices : Albert Piette, Yves Winkin, Francis Chateauraynaud, François Cooren, Alexandra Bidet, Monica Heintz
Rapporteurs / Rapporteuses : Francis Chateauraynaud, François Cooren

Mots clés

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Résumé

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Cette thèse explore les rouages d’un collectif de travail à l’œuvre sur un chantier de fouille archéologique situé à Ormesson (Seine-et-Marne, France), un site paléolithique jonché de milliers d’éclats de silex et de fragments d’os. Chaque année, une vingtaine de personnes provenant d’horizons variés partage une expérience quotidienne en travaillant autour de l’exploration du site tout en vivant ensemble pendant plus d’un mois. Je fais l’hypothèse que les rôles distribués par le chef de chantier orchestrant les opérations ne sont que les limites poreuses de l’engagement réel, variable et fragile de chaque fouilleur. En développant un protocole méthodologique dédié à l’observation participante ainsi qu’à la captation d’images filmiques de journées entières de travail, je décortique ce huis clos scientifique à travers la façon dont Isabelle (chercheure spécialisée dans le traitement osseux) et Mélodie (néophyte et passionnée d’histoire) transmettent et s’approprient le passé matériel qu’elles fouillent. Mon objectif est alors moins d’analyser le fonctionnement d’un collectif éphémère que de caractériser les fondements de la singularité d’individus au travail ainsi que les nuances de l’expertise scientifique en archéologie, et ce, à travers différents phénomènes que j’analyserai : les modalités perceptives de traces matérielles fragiles, les valeurs collectives en jeu, les affects que les uns et les autres apprennent à jauger et les représentations du passé les plus scénarisées. Le travail de fouille suppose un continuel aller-retour avec un passé en cours d’exploration et des expériences de travail au présent, un processus pratique et singulier qu’Isabelle et Mélodie me permettent de suivre à travers elles.