Auteur / Autrice : | Mohit Kapoor |
Direction : | Frédéric Landy |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Géographie humaine, économique et régionale |
Date : | Soutenance le 16/05/2018 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Espaces, Temps, Cultures (Université Paris Nanterre) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire Espaces travail (Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Joëlle Smadja |
Examinateurs / Examinatrices : Joëlle Smadja, Pierre Dérioz, Jean-Louis Chaléard, Evelyne Gauché | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Joëlle Smadja, Pierre Dérioz |
Mots clés
Résumé
La thèse constitue une analyse physique, sociale et économique du paysage de deux villages himalayens de l’Inde (Uttarakhand) : Darkot et Sharmoli, par rapport au bourg voisin de Munsiyari qui jouit de fonctions administratives, commerciales et touristiques. Sharmoli est plus proche de Munsiyari, tandis que Darkot est distant de 7 km, et à une altitude plus basse. 173 ménages furent enquêtés. Les villages sont peuplés de Bhotias (classés Scheduled Tribes mais hindous de haute caste), Thakurs (haute caste) et ex-intouchables (Scheduled Castes). Les Bhotias pratiquaient le commerce avec le Tibet, et les autres castes étaient en position de dominés, mais à partir de 1962, avec l’arrêt du commerce et le transfert des terres des Bhotias aux Thakurs leurs anciens métayers, nombre de changements sont apparus dans la vie physique, sociale et économique des deux villages. Darkot est un village très ancien où les structures de caste, de religion et les hiérarchies demeurent très visibles dans les espaces publics comme privés, tandis que Sharmoli, construit il y a 4 ou 5 décennies, est moins marqué. Les habitants des deux villages adoptent de nouveaux types de maisons, avec de nouveaux matériaux de construction et un changement d’utilisation des pièces. Mais l’utilisation du sol à Sharmoli est marquée par le tourisme, au contraire de Darkot. L’agriculture dépasse le seuil de subsistance dans les deux cas. La majorité des hommes des deux villages est engagée dans les services (commerce) mais très peu comme fonctionnaires. L’âge moyen des actifs dans les villages dépasse 40 ans, ce qui signale l’émigration des jeunes vers les villes et la présence d’un grand nombre de retraités, notamment à Darkot. Le revenu par tête dépasse le seuil de pauvreté (3 dollars par jour), mais pourrait être supérieur si les qualifications étaient supérieures et les opportunités dans les villages plus abondantes. Les femmes, notamment Bhotia, travaillent souvent dans l’artisanat, et les chambres d’hôte sont devenues une bonne source de revenu pour des ménages de Sharmoli. Globalement, le système clientéliste entre les Bhotias et les deux autres castes a disparu. Mais le paysage social de Darkot témoigne de plus d’orthodoxie dans l’espace public, puisque la religion, le temple, la caste jouent un rôle important en comparaison avec Sharmoli où dominent des fêtes modernes et profanes. La situation des femmes n’est pas très bonne dans aucun des villages, et des factions existent, notamment entre Bhotias et Thakurs. Au final, Darkot comme Sharmoli montrent les caractéristiques de la tradition et de la modernité, à travers l’analyse socio-économique des espaces privés et publics.