Thèse soutenue

La perspective de l’autonomie : la critique radicale de la représentation et la formation du commun dans l’expérience de l’occupation de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes

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Auteur / Autrice : Margot Verdier
Direction : Stéphane Dufoix
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance le 14/05/2018
Etablissement(s) : Paris 10
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Économie, organisations, société (Nanterre)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de sociologie, philosophie et anthropologie politiques (Nanterre ; 2004_...) - Sociologie- philosophie et socio-anthropologie politiques / SOPHIAPOL
Jury : Président / Présidente : Yves Sintomer
Examinateurs / Examinatrices : Stéphane Dufoix, Yves Sintomer, Patrick Cingolani, Geoffrey Pleyers, Florence Bouillon, Geneviève Pruvost
Rapporteurs / Rapporteuses : Patrick Cingolani, Geoffrey Pleyers

Résumé

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Le mouvement d’occupation de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes milite depuis 2009 aux côtés des associations citoyennes et des paysan-ne-s en lutte pour la préservation du bocage menacé par la construction d’un aéroport international. L’organisation sociale de la « Zone d’Autonomie Définitive » repose sur le refus de la séparation du domaine légitime de la délibération, une critique radicale de la représentation qui se prolonge dans une perspective d’émancipation. Cette thèse de sociologie politique explore les effets de la perspective de l’autonomie sur la formation de l’« être-en-commun » des occupant-e-s qui se manifeste dans les formes qu’ils.elles donnent à leurs processus de socialisation, à leurs échanges économiques et cognitifs, à leurs procédures de décision, aux rapports de pouvoir qui les distinguent et à leurs pratiques de justice. Elle s’appuie sur une enquête ethnographique d’un an (2013-2014) qui m’a permis de confronter les représentations et les pratiques des occupant-e-s à une analyse théorique des modalités de matérialisation d’autres possibles. En réintroduisant une activité de sens dans la théorie des formes sociales que la sociologie des réseaux sociaux emprunte à Georg Simmel, cette thèse souhaite contribuer aux efforts opérés par la science sociale anarchiste pour déconstruire le « préjugé gouvernemental », la croyance en la nécessité d’un ordre et d’une direction. A travers l’étude des controverses qui animent la vie quotidienne des occupant-e-s, j’insiste ainsi sur l’irréductibilité d’un ensemble de tensions qui façonnent une vie sociale fondée non pas contre la différenciation individuelle, mais contre la logique d’intégration qui l’empêche.