Une mémoire à l'oeuvre : résurgences artistiques de la "petite histoire" en Colombie
Auteur / Autrice : | Carolina Ariza González |
Direction : | Richard Conte |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Arts et sciences de l'art. Arts plastiques |
Date : | Soutenance le 06/07/2018 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Arts plastiques, esthétique et sciences de l'art (Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Institut ACTE (Paris ; 2012-...) |
Laboratoire : Institut ACTE (Paris ; 2012-...) | |
Jury : | Président / Présidente : Claire Lahuerta |
Examinateurs / Examinatrices : Richard Conte, Sabine Forero-Mendoza | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Ivan Toulouse, Daniel Pécaut |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Cette recherche explore les significations multiples des catastrophes qui ont bouleversé la Colombie dans les années 1980 et 1990, et le rôle des «artistes-historiens» dans la réparation des blessures qu'elles ont entraînées. Nous retracerons ces événements à partir des éléments autobiographiques afin de construire des liens entre la mémoire individuelle et l'Histoire de la Colombie. Nous prendrons appui sur ma pratique artistique ainsi que sur celle d'artistes colombiens nés pour la plupart dans les années 1960, qui ont produit des œuvres fondamentales pour élaborer ce processus de remémoration. Le mot « disparition » dans ce contexte spécifique chemine dans les différents chapitres de !'Histoire récente et réapparaît de façon cyclique à travers le phénomène des «disparitions forcées», qui traverse les différentes périodes de violence en Colombie depuis «l'époque de La Violence» dans les années 1950. Le mot «disparition» va se dessiner en parcourant des événements tels que le destin brisé des «enfants volés» lors de la catastrophe d' Armera ; à travers la disparition mystérieuse de onze personnes lors de la reprise militaire du Palais de Justice à Bogota (les deux événements survinrent en novembre 1985) ; et au travers des milliers de «disparus» anonymes, dont beaucoup ont été emportés par les rivières, laissant la société colombienne dans l'impossibilité d'enterrer ses morts afin d'entamer un processus de deuil et d'amnistie. Enfin, le mot «disparition» fera écho à la «disparition des preuves» et à la «fuite des archives», pratiquées impunément par les institutions colombiennes pour empêcher tout processus de reconstruction de la mémoire collective.