Un Brésil de papier : les représentations du Brésil dans la presse française (1874-1899)
Auteur / Autrice : | Tanize Costa |
Direction : | Dominique Kalifa |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire contemporaine |
Date : | Soutenance le 17/11/2018 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale d'Histoire de l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Centre d'histoire du XIXe siècle (Paris ; 195.?-....) |
Laboratoire : Centre d'histoire du XIXe siècle (Paris ; 195.?-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Marie-Ève Thérenty |
Examinateurs / Examinatrices : Dominique Kalifa | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Marcos Brêtas, Sylvain Venayre |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Cette thèse analyse les modalités de construction de l’imaginaire du Brésil dans la presse française de la fin du XIXe siècle, l’image de cette nation qui est donnée, par ce biais, aux Français et la façon dont ces représentations sont utilisées en France. Outre leur valeur historiographique, les récits des étrangers servent aux nationaux, notamment au Nouveau Monde, comme moyen essentiel de se construire une identité nationale. Étant un milieu producteur privilégié de ces récits, la presse est déjà florissante en France, dans le dernier tiers du XIXe siècle. Elle sert ainsi de modèle pour le monde entier, dont le Brésil, où plusieurs de ses journaux sont diffusés à destination d’une élite habituée à les lire. Cela est décisif pour la suprématie culturelle française au Brésil. Les dispositifs médiatiques français construisent, selon le registre d’écriture utilisé, trois représentations différentes du Brésil : « exotique », « latin » et « dynamique ». Dans un premier temps, le Brésil est vu comme l’opposé de la France : ce n’est pas un pays de culture mais un pays« de nature », un pays nouveau, peuplé de sauvages, d’esclaves et de rastaquouères et où la nature est, à la fois, admirée pour sa richesse inexploitée et redoutée pour sa présence dominante et dangereuse. Ensuite, même s’il est inférieur, le Brésil est vu comme un important partenaire. La France est le modèle de la culture latine dans laquelle s’inscrit aussi le Brésil. Ces deux représentations du Brésil, toujours en rapport avec la France, sont présentes surtout dans les récits qui utilisent presque exclusivement des sources françaises – récits de voyage, romans d’aventures et feuilletons, annonces publicitaires, rapports financiers et savants, faits divers, brèves mondaines,interviews et articles de fond. Lorsque les sources, produites grâce aux nouvelles technologies, ne sont plus françaises – les dépêches et les télégrammes, écrits à partir du Brésil et par des professionnels –, une troisième représentation du Brésil voit le jour. Celle-ci se sépare progressivement de la France. La professionnalisation de la presse et les développements technologiques mènent, finalement, à des représentations plus diverses du Brésil.