Thèse soutenue

Un mythe à l'oeuvre : la réception de Michel-Ange entre 1875 et 1914
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Auteur / Autrice : Sara Vitacca
Direction : Pierre Wat
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire de l'art
Date : Soutenance le 08/12/2018
Etablissement(s) : Paris 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Histoire de l'art (Paris)
Jury : Président / Présidente : Claire Barbillon
Examinateurs / Examinatrices : Pierre Wat, Philippe Morel
Rapporteurs / Rapporteuses : François-René Martin

Résumé

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Cette thèse explore la réception de Michel-Ange entre 1875, date des célébrations florentines du IVe centenaire de la naissance de l’artiste, et 1914. À cette époque, le culte de Buonarroti s’affirme comme un phénomène d’ampleur qui touche simultanément à une histoire du goût, de la culture et de l’inspiration artistique. À travers une reconstruction minutieuse des réseaux internationaux, des cercles et des figures qui promeuvent l’admiration pour Michel-Ange, de Gabriele d’Annunzio à Auguste Rodin, nous parcourons les grandes questions critiques et esthétiques ouvertes par l’action d’un mythe qui se met véritablement à l’œuvre et investit directement la création de l’époque. D’une part la figure teintée de légende de Buonarroti permet de penser la figure du créateur divin, surhumain, démesuré, fournissant un paradigme idéal que les artistes de l’époque convoquent pour fabriquer leur propre gloire artistique. De l’autre, l’admiration pour Michel-Ange s’avère fonctionnelle à une création qui souhaite renouer avec la poétique du sublime, repensant la nudité héroïque et l’ambition du monumental, afin de produire une œuvre douée des mêmes qualités esthétiques que l’on attribue à l’art de Buonarroti. Le michelangelisme se révèle ainsi comme un enjeux majeur, capable de dévoiler une géographie artistique et culturelle inédite ainsi qu’un débat animé sur les usages multiples que l’on peut faire du passé, entre nostalgie et modernité, entre imitation et émulation. C’est alors une réflexion plus générale sur les notions d’autorité, de filiation et de référence que l’on peut également aborder à travers l’histoire du foisonnant revival de Michel-Ange au tournant du XIXe siècle.