Thèse soutenue

Impact des aménagements hydrauliques sur les systèmes fluviaux bas-normands depuis 2000 ans : approche géomorphologique et géoarchéologique

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Auteur / Autrice : Axel Beauchamp
Direction : Daniel DelahayeLaurent Lespez
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Géographie
Date : Soutenance le 30/11/2018
Etablissement(s) : Normandie
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Homme, sociétés, risques, territoire (Rouen)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Littoral, environnement, télédétection, géomatique (Caen) (1996-2021)
établissement de préparation : Université de Caen Normandie (1971-....)
Jury : Président / Présidente : Nathalie Carcaud
Examinateurs / Examinatrices : Daniel Delahaye, Laurent Lespez, Nathalie Carcaud, Pierre-Gil Salvador, Virginie Serna, Geoffrey Houbrechts, Nicolas Jacob-Rousseau
Rapporteurs / Rapporteuses : Nathalie Carcaud, Pierre-Gil Salvador

Résumé

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La connaissance de la dynamique hydrosédimentaire des rivières avant et pendant l’installation des nombreux aménagements hydrauliques depuis l’Antiquité restaient très fragmentaire en Basse-Normandie et plus largement en Europe de l’Ouest. On savait encore peu de choses sur les processus d’érosion et de sédimentation qui se sont succédés au sein des rivières normandes au cours des deux derniers millénaires et la part des forçages anthropiques et climatiques qui ont influencé ces processus. L’objectif de la thèse est donc de comprendre et de mesurer la part des héritages dans le fonctionnement actuel des rivières afin de contribuer à leur gestion contemporaine. A cette fin, des recherches géomorphologiques et géoarchéologiques ont été menées dans plusieurs vallées bas-normandes. Ces études ont mis en évidence le poids des installations hydrauliques et en particulier le développement des moulins à eau dans la modification des chenaux d’écoulement mais aussi la construction des plaines alluviales. En effet, la structuration complète du cours d’eau depuis le Moyen Âge a fortement artificialisé les formes en plan et les pentes des cours d’eau et complètement cloisonné leur linéaire. Ces transformations ont favorisé la stabilité latérale des cours d’eau et la sédimentation limoneuse par débordement au sein des plaines alluviales. L’installation de moulins s’accompagne très souvent d’une simplification du tracé en plan de la rivière. Lors de l’équipement maximal des cours d’eau normands on trouvait un moulin tous les 2500 mètres de linéaires hydrographiques. Ces transformations signifient qu’une grande partie des cours actuels sont artificiels. En effet, ces aménagements et l’accélération de la sédimentation limoneuse depuis 1000 ans sont à l’origine de la mise en place d’un équilibre dynamique aboutissant aux formes hydrosédimentaires des rivières actuelles. L’abandon de la gestion des ouvrages hydrauliques et leur destruction au cours des cinquante dernières années viennent remettre en cause cet équilibre.