Thèse soutenue

Le mécanisme du choix de l’allemand : entre raison et sentiments

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Auteur / Autrice : Isabelle Jugé-Pini
Direction : Loïc Chalmel
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de l'éducation
Date : Soutenance le 25/10/2018
Etablissement(s) : Mulhouse
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences humaines et sociales – Perspectives européennes (Strasbourg ; 2009-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire interuniversitaire des sciences de l'éducation et de la communication (Strasbourg) - Laboratoire Interuniversitaire des Sciences de l'Education et de la Communication

Résumé

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Le présent travail de recherche porte sur le mécanisme du choix de l’allemand par le publicscolaire. Le manque d’attractivité de la langue du partenaire privilégié de la France pose laquestion de sa promotion auprès des élèves français. En dépit des besoins linguistiques et del’étroitesse des relations franco-allemandes, les effectifs des élèves germanistes ne cessent dechuter depuis une vingtaine d’années. La désaffection des jeunes Français pour l’apprentissagede la langue allemande constitue un paradoxe fondamental.L’étude repose sur l’examen des déclarations officielles et des actions mises en place poursoutenir l’apprentissage de la langue du partenaire afin d’évaluer l’impact des supports depromotion sur les élèves français. Une enquête fut menée à partir de questionnaires autoadministrésauprès de cinq cent soixante-dix-neuf professeurs, lycéens hispanisants, lycéensgermanistes et leurs parents dans l’académie d’Orléans-Tours. Une analyse compréhensive,quantitative et qualitative révèle : a) le déficit d’information sur l’Allemagne ; b) les sentimentsnégatifs associés au pays partenaire ; c) le mécanisme affectif du non-choix de l’allemand auprofit de l’espagnol.La recherche démontre que : a) l’apprentissage de l’allemand souffre du déficit d’image(s) del’Allemagne auprès du public scolaire observé ; b) les représentations socioculturellesinfluencent le choix linguistique ; c) la profondeur de l’ancrage de l’entente franco-allemandedans la société civile constitue un malentendu ; d) la transmission intergénérationnelle dutraumatisme national des conflits passés est un facteur inhibant ; e) le rôle des émotions dans lemécanisme du choix de la langue vivante étrangère est sous-estimé.Le positionnement des élèves envers l’Allemagne, sa langue et sa culture n’est pas anecdotiquemais représentatif de leur choix linguistique. Le savoir formel interagit avec le savoir informelde l’environnement familial, sociétal et médiatique au détriment de la langue allemande.Entre raison et sentiments, des pistes de réflexion sont proposées afin de dépassionner le choixde la langue de « l’ami héréditaire ». La prise en compte des facteurs émotionnels et la mise enplace d’un accompagnement interculturel dans le cadre éducatif permettraient de dépasser lesfrontières symboliques psycho-affectives, socioculturelles, collectives et personnelles.