Thèse soutenue

Rôle des phosphatases au cours du cycle érythrocytaire du parasite responsable du paludisme humain Plasmodium falciparum.

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Auteur / Autrice : Alexandra Victoria Miliu
Direction : Mauld LamarqueCatherine Braun-Breton
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biologie Santé
Date : Soutenance le 29/11/2018
Etablissement(s) : Montpellier
Ecole(s) doctorale(s) : Sciences Chimiques et Biologiques pour la Santé (Montpellier ; Ecole Doctorale ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Dynamique des Interactions Membranaires Normales et Pathologiques (Montpellier)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Mauld Lamarque, Catherine Braun-Breton, Jamal Khalife, Hans Peter Beck, Marie-France Cesbron-Delauw
Rapporteurs / Rapporteuses : Jamal Khalife, Hans Peter Beck

Mots clés

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Résumé

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Plasmodium falciparum, l'agent étiologique du paludisme, est un parasite intracellulaire obligatoire du phylum des Apicomplexa, responsable de 445 000 décès par an. Le développement de Plasmodium dans les globules rouges (GRs) humains correspond à la phase symptomatique de la maladie. Il commence par la pénétration active de la cellule hôte par la forme invasive nommée mérozoïte, suivie par la multiplication du parasite dans un processus appelé schizogonie pour former 16 à 32 nouveaux mérozoïtes qui sont alors libérés des GRs (étape de sortie) et peuvent alors initier un nouveau cycle. Au cours de son développement intra-érythrocytaire de 48h, ce parasite utilise la phosphorylation réversible de protéines pour réguler les étapes d‘invasion, de schizogonie et de sortie du GR, mais nos connaissances actuelles sur la contribution des phosphatases parasitaires dans ces mécanismes demeurent très incomplètes.L'objectif de ma thèse était d’identifier et de caractériser des phosphatases potentiellement impliquées dans la sortie ou l'invasion des GRs par P. falciparum. J'ai centré mon travail sur 4 d'entre elles, à savoir PP1, PP4, PP7 et Shelph2, sur la base de leur profil d'expression transcriptionnelle tardive au cours du cycle intra-érythrocytaire, qui correspond à ces deux évènements cellulaires. La première partie de cette étude est consacrée à la caractérisation fonctionnelle de Shelph2, une phosphatase d'origine bactérienne. Par génétique inverse utilisant la stratégie CRISPR-Cas9, nous avons étiqueté le gène au locus endogène et montré que Shelph2 est stockée dans des vésicules apicales des mérozoïtes en formation. Nous avons également démontré que cette phoshpatase n’est pas essentielle pour le développement intra-érytrocytaire du parasite dans les GRs car la délétion du gène n'affecte pas les étapes d'invasion, de multiplication des parasites ou de leur sortie des GRs, ce qui suggère la possibilité d’une redondance fonctionnelle avec d'autres phosphatases parasitaires.Dans la deuxième partie de ce travail, nous avons cherché à décrire les rôles de PP1, PP4 et PP7. Les gènes codant pour ces enzymes étant décrits comme probablement essentiels, nous avons mis en place au laboratoire une stratégie de knock-down conditionnel (ribozyme glmS), avec l’idée de déstabiliser l’ARNm après auto-clivage du ribozyme lors de l’addition d‘un métabolite, ici la glucosamine. Nous avons introduit avec succès la séquence glmS en 3 'des gènes d’intérêt pour PP4 et PP7, mais nous n’avons pas observé de déplétion protéique significative lors de l’addition de glucosamine, empêchant d’utiliser ces lignées pour étudier les fonctions de PP4 et PP7. Cependant, ces lignées parasitaires modifiées ont été utilisées pour analyser la localisation subcellulaire de ces phosphatases. Comme alternative au ribozyme, nous avons utilisé une approche de knock-out inductible (iKO) basée sur une recombinase Cre dimérisable (système DiCre) qui excise des fragments d'ADN situés entre deux sites loxP. Nous avons établi deux lignées de parasites, iKO-PP7 qui n'a pas encore été caractérisée et la souche iKO-PP1. En utilisant les parasites iKO-PP1, nous avons montré que PP1 était principalement une phosphatase cytosolique majoritairement exprimée au stade schizontes. De plus, l'excision inductible du gène PP1 à deux moments différents du cycle érythrocytaire de P. falciparum nous a permis de révéler que PP1 joue deux rôles essentiels, l'un pendant la schizogonie et l'autre au moment de la sortie du parasite. A notre connaissance, ce travail représente la première description d'une phosphatase parasitaire requise pour ces étapes du développement asexué de P. falciparum.