Thèse soutenue

La participation des agriculteurs à une politique alimentaire territoriale : le cas de Montpellier Méditerranée Métropole.
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Auteur / Autrice : Nabil Hasnaoui Amri
Direction : Christophe SoulardLaura Michel
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Geographie et aménagement de l'espace
Date : Soutenance le 07/12/2018
Etablissement(s) : Montpellier 3
Ecole(s) doctorale(s) : Territoires, Temps, Sociétés et Développement
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : INNOVATION - Innovation et développement dans l'agriculture et l'agro-alimentaire, Montpellier SupAgro - UMR : Innovation et Développement dans l'Agriculture et l'Agro-alimentaire- Montpellier
Jury : Président / Présidente : Pascal Chevalier
Examinateurs / Examinatrices : Valérie de Saint-Vaulry
Rapporteurs / Rapporteuses : Monique Poulot, Patrick Moquay

Résumé

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Depuis la Révolution verte des années 1960, l’agriculture se déterritorialise. Elle s’organise plus par filières régionalisées qu’en fonction des demandes alimentaires locales. Mais ces dernières années des consommateurs et des collectivités portent un mouvement alimentaire qui revendique un retour du local. Ce mouvement se traduit en France par des actions publiques menées à échelle locale par des collectivités territoriales dans le champ de la protection du foncier agricole ou de la restauration scolaire. Cette thèse a pour objectif de documenter l’hypothèse d’un décalage entre acteurs agricoles et urbains face à cette demande nouvelle d’une alimentation issue d’une agriculture écologique et de proximité.L’approche retenue s’appuie sur une étude de cas. La région de Montpellier, au sud de la France, se caractérise par une spécialisation historique en viticulture et une dynamique forte d’urbanisation récente. Le territoire est abordé à la fois comme support de l’activité agricole et comme espace de projet politique local. La méthode proposée combine une géographie du fait agricole, mobilisée pour saisir la diversité agricole autour de la ville, avec une géographie du fait politique, axée sur la dimension prescrite des actions constituant la politique agroécologique et alimentaire locale. La méthode consiste à recueillir et croiser les regards d’agriculteurs, d’élus et d’agents de développement sur ce territoire agri-alimentaire urbain en construction.Une première partie analyse la trajectoire de la collectivité, de façon à comprendre comment a pu émerger un projet axé sur la recherche d’une alimentation « relocalisée » à cette échelle d’action. Nous mettons en évidence la superposition de référentiels d’action publique territoriale axés sur l’aménagement, la protection de l’environnement puis l’amélioration de la qualité alimentaire. Dans un second temps, l’analyse de la diversité agricole périurbaine révèle des signaux faibles de diversification et renouveau agraire basés à la fois sur le système viticole hérité et sur l’installation de nouveaux systèmes agricoles fondés sur des modèles alternatifs.La fabrique de nouvelle action publique dans le champ agri-alimentaire par le territoire implique d’articuler cadre légal, volontés politiques et dynamiques agricoles locales. Cette difficile articulation est illustrée par une troisième section qui analyse la participation agricole à des dispositifs d’allocation de foncier public dans une optique de redéploiement agraire. Nous identifions et confrontons trois modalités de participation agricole. Les viticulteurs sont au centre du système agraire. Ils contrôlent la gestion du foncier et des filières dans un registre de participation « sectoriel et néo-corporatiste ». Les micro-fermes maraîchères diversifiées, attendues pour nourrir la ville, émergent timidement dans les interstices de l’espace agri-urbain. Ces maraîchers déploient un registre de participation « affinitaire ». Les éleveurs sont également attendus, mais plutôt comme partenaires dans la mise en œuvre de plans de gestion d’espaces naturels aux portes de la ville, comme les garrigues ou les zones humides. Le registre de participation qui les caractérise est qualifié de « transactionnel ».Cette thèse débouche sur des propositions pour construire, à partir de la connaissance de la diversité des figures et dynamiques agricoles périurbaines, une géographie de la participation agricole. Cette géographie permet d’envisager sous un nouvel angle la mise en œuvre d’une gouvernance participative de la politique alimentaire territoriale.