Thèse soutenue

Vivere civile : ordres, armes et religion chez Machiavel

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Auteur / Autrice : Xin Zhu
Direction : Romain DescendreQing Liu
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 13/09/2018
Etablissement(s) : Lyon en cotutelle avec East China normal university (Shanghai)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de philosophie (Lyon ; Grenoble ; 2007-....)
Partenaire(s) de recherche : établissement opérateur d'inscription : École normale supérieure de Lyon (2010-...)
Laboratoire : Triangle : Action, Discours, Pensée politique et économique (Lyon ; 2005-....)
Jury : Président / Présidente : Jean-Claude Zancarini
Examinateurs / Examinatrices : Romain Descendre, Qing Liu, Jean-Claude Zancarini, Jean-Louis Fournel, Angela De Benedictis
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-Louis Fournel, Angela De Benedictis

Mots clés

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Résumé

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La Rome antique, tant à l’époque des rois qu’à celle de la république, constitue un bon modèle de gouvernement sous la plume de Machiavel. Ce modèle, présenté dans le cadre d’une interprétation de l’histoire politique romaine, semble être fréquemment désigné par l’expression de vivere civile ou encore celle de vivere libero. Qu’est-ce exactement que le vivere civile selon Machiavel ? D’après les réponses des chercheurs de l’école de Cambridge, le vivere civile serait une république conçue comme « structure of virtue », c’est-à-dire l’institutionnalisation de la virtù civique promouvant la virtù des citoyens (J.G.A. Pocock), ou encore le nom de tout régime républicain caractérisé par son indépendance vis-à-vis de l’extérieur et par l’autogovernemment de ses citoyens (Quentin Skinner) ; l’équivalence entre vivere civile et régime républicain serait complète. Nous pensons à l’inverse que le vivere civile est pensé avant tout en opposition à la tyrannie comme une bonne forme de communauté politique régie par les lois et ordini (elle peut à ce titre éventuellement se réaliser dans un cadre monarchique et non seulement dans une république). Par ailleurs, le vivere civile se fonde sur trois pierres angulaires interdépendantes : l’ensemble des lois et des ordini, les armes et la religion, pensés conjointement dans le cadre d’une république conquérante. Notre problématique regroupe plusieurs questions : par rapport à la tradition, quelle est la particularité de l’idée machiavélienne du vivere civile ? Quelle est la nature et quel est le contenu de la justice dans le vivere civile machiavélien ? Pourquoi une république « expansionniste » (c’est-à-dire une république qui désire se développer par les conquêtes militaires) est-elle supérieure à une république « conservatrice » (qui se contente de son territoire, sans chercher à s’agrandir) ? Pourquoi faut-il armer ses propres citoyens dans la république expansionniste ? Quel rôle la religion joue-t-elle dans le vivere civile ? Comment remédier à la corruption du vivere civile ? etc. Ces questions, pourtant, sont plus complexes qu’il pourrait y paraître et méritent qu’on y accorde plus d’attention. Divers travaux publiés ces dernières années ont présenté sous de nouveaux visages les aspects juridique, militaire et religieux du vivere civile machiavélien. La thèse a donc pour ambition de présenter une synthèse de la pensée machiavélienne au prisme de la question du vivere civile.