Thèse soutenue

Les outils langagiers, iconiques et plastiques de la presse écrite française et leur rôle dans l’éducation aux médias inhérente au choix de vote des campagnes présidentielles en France : une étude exploratoire de couvertures de journaux selon leurs promesses discursives et évolution identitaire de 2007 à 2017
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Auteur / Autrice : Marie-Sophie Madiba
Direction : Nadja Maria Acioly-Régnier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de l'éducation
Date : Soutenance le 11/12/2018
Etablissement(s) : Lyon
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l'éducation, psychologie, information et communication (Lyon)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Interactions, corpus, apprentissages et représentations. Langues et littératures du monde arabe (Lyon, Rhône)
établissement opérateur d'inscriptions : Université Lumière (Lyon ; 1969-....)
Laboratoire : Interactions- Corpus- Apprentissages- Représentations / ICAR
Jury : Président / Présidente : Jean-Claude Régnier
Examinateurs / Examinatrices : Françoise Poyet, Daniel Derivois, Evaldo Antonio Kuiava
Rapporteurs / Rapporteuses : Line Numa-Bocage

Résumé

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Cette recherche vise à analyser et à interpréter les modes de construction, de diffusion et d’appropriation des sens et significations des instruments de langages médiatiques au sujet des campagnes présidentielles de 2007, 2012 et 2017 par les journaux de la presse française. Notre problématique peut s’exprimer par les deux questions suivantes : en quoi les outilslangagiers, iconiques et plastiques des couvertures de journaux constituent-ils des instruments techniques visant le choix présidentiel dans la période de 2007 et 2012 en France ? En quoi les outils de langage des médias jouent un rôle d’instruments techniques et psychologiques dans les représentations et l’appropriation des messages médiatiques par des étudiant-e-s en Sciences de l’Education au cours de la campagne présidentielle de 2017 ? Pour ce faire, nous avons analysé, comparé et interprété le réseau de relations entre les modes de construction et de diffusion des outils de langage utilisés par les journaux pour présenter des campagnes présidentielles au cours de deux périodes historiques. Une étude complémentaire nous a permisd’analyser et d’interpréter les représentations et l’appropriation des messages médiatiques par des étudiant-e-s en Sciences de l’éducation pendant la campagne présidentielle de 2017. Au plan théorique, nous nous sommes appuyée sur la théorie historico-culturelle de Vygotski (1985), la notion d’artefact de Rabardel (1995), les théories en éducation aux médias, la notion de cadre de Goffman (1991), la théorie de l’acteur-réseau de Latour (2007). Au plan méthodologique, nous avons opté pour une démarche quali-quantitative en utilisant, en particumier, les logiciels CHIC, Tropes et Iramuteq, une méthode d’analyse de contenu (Bardin, 1993) et de discours (Maingueneau, 2014) des outils de langage des couvertures de journaux. Nous avons adopté une approche méthodologique croisée intégrant la méthode d’analyse statistique implicative, une approche psycho-socio-sémiolinguistique etpragmatique. Le corpus a été constitué de 239 éditions de journaux, 293 images des unes des journaux français (20 Minutes, Métro, Lyon Plus, Le Figaro, Le Monde, et Le Progrès) et 15 entretiens réalisés auprès d’étudiant-e-s en Sciences de l’Education. Les résultats montrent que les outils de langage médiatique constituent des instruments techniques via la mise en place de différents procédés, de cadres naturels et sociaux de conceptualisation, via la mise en évidence d’une diversité de visées (pathémiques, persuasives, de faire agir, cognitives) et la nature des styles discursifs (statif, déclaratif, narratif, argumentatif). Les schèmes heuristiques et pragmatiques sont davantage sollicités en 2007 que les schèmes épistémiques dont la mise en visibilité a été renforcée en 2012. L’examen des instruments destinés à la diffusion des savoirs médiatiques non formels et informels au sujet des campagnes présidentielles montre des indices que la pensée se construit et évolue en fonction d’un contexte socio-historique donné avec des formes d’actualisation, de nouveauté et de redondance. La prise en compte d’une dimension sociale, symbolique, privée, consciente, inconsciente est intégrée à l’appropriation des instruments médiatiques mais aussi aux pratiques d’étudiants dans la formation de leurs décisions. L’analyse et l’interprétation de l’appropriation des messages médiatiques par les étudiant-e-s démontrent que la consultation et l’appropriation de ceux-ci remplissent un besoindavantage cognitif, conatif que comportemental.