Thèse soutenue

Sociologie des arbitres de football en France : singularités d’un groupe en construction

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Auteur / Autrice : Lucie Le Tiec
Direction : Sébastien FleurielVérène Chevalier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance le 21/09/2018
Etablissement(s) : Université de Lille (2018-2021)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences économiques, sociales, de l'aménagement et du management (Villeneuve d'Ascq)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre lillois d'études et de recherches sociologiques et économiques (Clersé)

Résumé

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Le développement du football, en imposant l’instauration d’une autorité neutre susceptible de garantir l’ordre et l’équité des matchs, contraint les dirigeants du football français à intégrer une figure singulière dans leur organisation : celle de l’arbitre. Reposant sur une analyse d’archives, des entretiens et une immersion de 10 années dans le milieu de l’arbitrage dont 4 en observation participante, cette thèse retrace le processus d’un siècle de structuration et d’administration de l’arbitrage du football en France ayant conduit à l’émergence d’un groupe des arbitres de football traversé par des logiques antagonistes. Le processus d’institutionnalisation et de régulation interne de la pratique permet aux arbitres de revendiquer une position spécifique, d’acquérir une légitimité et une reconnaissance sociales. A travers l’élaboration d’un cadre fortement normatif et d’un dispositif de socialisation processuel, l’institution peut compter sur des arbitres convaincus de leur utilité sociale et disposés à exercer l’autorité pour imposer leur décision, tout en faisant preuve de docilité et d’obéissance à l’égard des dirigeants de la Fédération française de football. Le travail d’unification et de représentation effectif et nécessaire à la formation du groupe s’avère, en revanche, impuissant à empêcher les clivages en son sein. La segmentation s’intensifie à mesure que l’arbitrage s’institutionnalise et que la professionnalisation est prise en charge. L’homogénéisation du groupe est faible. Cette différenciation interne fait naître une divergence d’intérêts a priori communs aux arbitres et entraîne une segmentation associative et même syndicale déterminante dans l’élaboration récente du statut juridique des arbitres. En dépit du travail de définition sociale dont le groupe fait l’objet, la diversité des arbitres représentés, semble entraver son existence.