Amours invisibles, familles interdites, entre Blancs et Noirs à l’île Bourbon (La Réunion) : détours des lois sociales et juridiques des origines à l’abolition de l'esclavage (1665-1848)
Auteur / Autrice : | Sabine Noël-Girard |
Direction : | Didier Poton de Xaintrailles, Prosper Ève |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire et civilisations |
Date : | Soutenance le 05/07/2018 |
Etablissement(s) : | La Rochelle |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Euclide (La Rochelle ; 2018-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de Recherches en Histoire Internationale et Atlantique (Nantes) |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Didier Poton de Xaintrailles, Prosper Ève, François Brizay, Michel Figeac, Charles Illouz, François-Joseph Ruggiu |
Rapporteurs / Rapporteuses : François Brizay, Michel Figeac |
Mots clés
Résumé
« Deffense aux François d’épouser des négresses, cela dégoûterait du service, et deffense aux noirs d’épouser des blanches, c’est une confusion à éviter ». L’article XX de l’ordonnance de Jacob Blanquet de La Haye, vice-roi, amiral et lieutenant pour le Roy dans tous les pays des Indes, pose clairement l’interdiction de l’intermariage à l’île Bourbon en 1674. Cette législation, ignorée dans les débuts du peuplement de la colonie, se voit renforcée par la suite lors du passage d’une société de subsistance à une société esclavagiste. Pourtant, certains sont déterminés à « faire famille » et à déjouer les obstacles juridiques et sociaux mis en place contre ces unions interdites. C’est à dire rendre possible la transmission d’un héritage symbolique et matériel. Ces amours invisibles sont-ils vraiment secrets ? Au fil de l’archive, nous avons retrouvé ces familles, tolérées dans un entre-deux que révèlent les actes notariés et d’état civil, mais qui doit avant tout rester discret. Familles minoritaires, gommées des mémoires, elles relatent la capacité de ces hommes et de ces femmes à résister aux modèles clivés de la société coloniale esclavagiste.