Thèse soutenue

La puissance du soin : au-delà de l’empire de la souffrance : étude à partir de l'action humanitaire
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Auteur / Autrice : Anaïs Rességuier
Direction : Bernard Reber
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Science politique. Théorie politique
Date : Soutenance le 13/11/2018
Etablissement(s) : Paris, Institut d'études politiques
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de Sciences Po (Paris ; 1995-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherches politiques de Sciences Po (Paris)
Jury : Président / Présidente : Éric Fiat
Examinateurs / Examinatrices : Bernard Reber, Michel Terestchenko, Miriam Iris Ticktin, Rony Brauman
Rapporteurs / Rapporteuses : Michel Terestchenko, Miriam Iris Ticktin

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Cette thèse est une étude sur le geste de soin, c’est-à-dire le fait de se soucier d’autres personnes et de leur apporter une aide nécessaire. Elle est ancrée dans un cas particulier : l’action humanitaire, l’action d’organisations intervenant dans des situations d’urgence générées par des conflits ou des catastrophes. Ce secteur de pratiques vient nourrir et contextualiser notre réflexion en lui apportant ses contraintes propres. Le constat d’un ensemble d’écueils dans les pratiques de soin se trouve à l’origine de ce travail. Ces problèmes sont généralement perçus comme des abus de pouvoir, que ce soit le soigné qui se voit abusé (imposition d’une forme de soin, manque de respect, etc.) ou bien le soignant (manque de reconnaissance, manipulation, détresse empathique, etc.). Selon la conception dominante, ces écueils auraient leur source dans l’asymétrie de la relation de soin. Il faudrait alors réduire, si ce n’est même, annuler cette asymétrie. Mais que serait le soin en l’absence de cette asymétrie ? Que pourrait faire le soignant s’il se trouvait tout autant vulnérable que le soigné ? Cette thèse dénonce une conception dominante du soin qui tend à un affaiblissement du soignant. Non seulement la souffrance ne trouve pas de réponses effectives, mais elle se voit légitimée et même célébrée. Notre travail vise à dénoncer cet empire de la souffrance et en révèle les racines profondes. De plus, la contribution de cette thèse n’est pas uniquement critique : elle propose de retrouver la puissance au cœur du geste de soin. Nous montrons que la source de cette puissance se trouve dans le désir, le désir entendu dans son sens fondamental et intrinsèque. Cette thèse propose finalement de replacer le désir au cœur du soin. Le vitalisme et la puissance normative anti-dogmatique de philosophes comme Spinoza, Nietzsche, Canguilhem et Deleuze nous éclairent tout au long de ce travail ainsi, qu’un travail empirique réalisé auprès d’acteurs humanitaires.