Thèse soutenue

Etude du cycle infectieux du virus de l’hépatite A (VHA) et développement d'un modèle in vitro pour mettre en évidence son infectiosité
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Auteur / Autrice : Samuel Lebourgeois
Direction : Sylvie Perelle
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biologie moléculaire et cellulaire
Date : Soutenance le 18/12/2018
Etablissement(s) : Paris, Institut agronomique, vétérinaire et forestier de France
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Agriculture, alimentation, biologie, environnement, santé (Paris ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de sécurité des aliments de Maisons-Alfort et de Boulogne-sur-Mer - AgroParisTech (France ; 2007-....)
Jury : Président / Présidente : Henri-Jean Boulouis
Examinateurs / Examinatrices : Henri-Jean Boulouis, Soizick Le Guyader, Laurent Moulin, Nicolas Boudaud, Sandra Martin-Latil
Rapporteurs / Rapporteuses : Soizick Le Guyader, Laurent Moulin

Mots clés

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Résumé

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Le virus de l’hépatite A (VHA) est un virus entérique à transmission féco-orale qui est responsable d’hépatites aigües. Le VHA est à ce jour le 2ème agent étiologique viral pouvant être impliqué dans les toxi-infections alimentaires collectives (TIAC). Pour apprécier le risque en virologie alimentaire, la détection d’ARN reste insuffisante pour la mise en évidence de virions infectieux. Actuellement, les souches sauvages du VHA sont difficilement cultivables : elles se répliquent très lentement en culture (libération de nouveaux virions synthétisés dans les cellules Frhk-4 à partir de 30-45 jours) sans induire d’effet cytopathogène (ECP). A l’inverse, certaines souches du VHA adaptées en culture sont capables d’induire un ECP résultant de la mort par apoptose des cellules infectées. Mes travaux de thèse visaient donc à développer une nouvelle méthode de détection par impédancemétrie des particules virales infectieuses du VHA dans le cadre du diagnostic viral dans les aliments.Dans cette étude, à l’aide de la technologie xCELLigence, l’évaluation du système d’analyse cellulaire en temps réel (« Reel Time Cell Analysis » (RTCA)) a été entreprise pour détecter l’ECP de la souche adaptée du VHA (HM175/18f) sur les cellules FRhK-4. Les résultats ont montré que les cinétiques d'impédance cellulaire, au cours de l’infection par le VHA, induisait une diminution de l'indice cellulaire (CI) en corrélation avec l'apparition de la mort cellulaire induite par le VHA. De plus, le temps nécessaire à la chute des valeurs de CI induite par le VHA dépendait de la concentration virale. Une relation linéaire sur 5 log10 a pu être établie entre la concentration du VHA et le temps nécessaire pour atteindre 50% de la diminution des valeurs de CI (TdCI50) montrant ainsi que le suivi par RTCA pouvait être utilisé comme méthode de titrage infectieux du VHA. En outre, le suivi par RTCA peut être effectué en moins de six jours au lieu de 12 à 14 jours avec les méthodes standards de titrages en plages de lyses. Par conséquent, la méthode de titrage basée sur le suivi par RTCA est un outil puissant pour l’évaluation des traitements d’inactivation virale et antiviraux.Par ailleurs, dans le but d’être en mesure de reproduire un ECP chez les souches sauvages du VHA, les voies de signalisation pro-apoptotiques caspase-dépendantes impliquées dans la mort cellulaire par apoptose des cellules infectées par la souche adaptée ont été étudiées. A partir de résultats antérieurs montrant l’activation de la caspase 3 au cours de l’infection des cellules FRhK-4 par la souche HM175/18f du VHA, les voies extrinsèques et mitochondriales pro-apoptotiques ont été identifiées. L’expression de la caspase 8, marqueur de la voie extrinsèque, en corrélation avec l’expression de la caspase 3 active ainsi que de la protéine tBid a été observée. De plus, l’expression de la protéine tBid induisait la libération du cytochrome c suggérant une activation de la voie mitochondriale dépendante de la voie extrinsèque. Par conséquent, une comparaison des voies de survie et de mort cellulaire au cours de l’infection par les souches sauvages et adaptée du VHA pourra être réalisée dans de prochains travaux. Ainsi, les résultats offrent de nouvelles perspectives dans la compréhension sur la stratégie virale pour induire un ECP dans les cellules hôtes.En conclusion, au-delà d'une meilleure compréhension de la physiopathologie du VHA, cette étude contribue au développement de modèles cellulaires pour détecter les particules infectieuses des souches sauvages du VHA. De plus, le suivi par RTCA dans les études d'inactivation du VHA améliorera l'évaluation du risque viral en virologie alimentaire, en contrôlant la transmission des virus, par leur élimination des denrées alimentaires. Ceci constitue également un enjeu en santé publique important pour réduire le fardeau des maladies virales d'origine alimentaire.